Diplomatie: rencontre au sommet Joseph Kabila-François Hollande ce mercredi à l'Élysée

C’est confirmé. Le président de la République, Joseph Kabila, est attendu ce 21 mai au palais de l’Élysée pour un tête-à-tête avec son homologue français, François Hollande. Des officiels membres de la suite présidentielle ont déjà précédé le chef de l’État congolais dans la capitale française afin de baliser cette rencontre au sommet très attendue. L’absence d’un document officiel retraçant les matières susceptibles d’être abordées au cours de cette entrevue laisse libre cours à toute sorte de spéculations. Ce qu’il faut dire, c’est que les sujets de discussions ne manquent pas. Les questions bilatérales devraient certainement occuper l’essentiel des discussions comme en témoigne la volonté de Paris de renouer économiquement avec Kinshasa. La France, qui tient à développer des échanges commerciaux avec la RDC qui offre des grandes opportunités d’investissements, voudrait se positionner en partenaire privilégié afin d’y accroître son influence. Le come-back qu’entend effectuer l’Hexagone sur l’Afrique noire devra passer par la RDC dont la position géostratégique en fait naturellement un pôle de développement du continent, quitte à exploiter à bon escient les ressources naturelles qu’elle regorge.  

Outre ces considérations économiques, la stabilité de l’Afrique surtout avec la situation préoccupante en Centrafrique occupera une place de choix dans les discussions. La France, qui participe à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique déployée sous l’égide de l’Union africaine, attend de la RDC une implication plus accrue en RCA en termes d’effectifs militaires afin de pallier les tergiversations de l’Europe à envoyer des troupes. L’on croit savoir que François Hollande en fera expressément la demande à Joseph Kabila dont le pays subit les affres de la crise centrafricaine avec l’afflux des refugiés enregistrés dans la province de l’Équateur. Au-delà de tout, d’aucuns pensent que le différend pétrolier existant entre la RDC et l’Angola dont le président venait récemment d’être reçu à l’Elysée sera abordé sans détours par les deux chefs d’État. Ce qui confirme bien des prédictions au sujet d’une probable médiation française au différent opposant la RDC et l’Angola sur l’exploitation du plateau continental, lequel différend a été porté devant les instances d’arbitrage de l’ONU. Compte tenu de gros intérêts qui sont les siens en Angola à travers sa firme Total, la France a tout intérêt à pousser les deux pays vers un accord d’intérêt commun plutôt que de laisser envenimer une situation susceptibles de tout chambouler. 

Quant à la situation politique interne en RDC, il est difficile de s’en passer en ce moment où l’actualité reste focalisée autour du respect du mandat présidentiel conformément à la Constitution qui en fixe le délai butoir à 2016. Les prochaines heures nous en diront davantage sur cette rencontre au sommet très attendue par l’opinion nationale.