Vie des partis : Guy César Wilfrid Nguesso, entre politique et religion

En revanche, ils n’ont pas pu obtenir son retrait des activités religieuses. On semble constater que ce n’est pas de gaieté de cœur - cela se verrait à sa mine - qu’il a accepté de continuer de présider aux destinées du parti. Au point où, le plenum des congressistes lui a trouvé une voie de sortie défendable en créant un organe consultatif sans voix délibérative appelé le Conseil de surveillance, dont il assure la présidence. Cette instance dirigeante n’est pas un organe exécutif. Paradoxe ! Dans ce cas de figure, le Secrétaire général, Juste Désiré Moundelé, devrait assumer les fonctions de chef de l’exécutif du parti.

La présidence d’un organe consultatif confiée à un chef de l’exécutif est une innovation politique qui ne cadre pas avec l’organisation reconnue des mouvements politiques au Congo, conformément à la loi congolaise sur les partis politiques. En clair, Guy César Wilfrid Nguesso devient, par parallélisme de forme, président d’honneur du Club-2002 PUR. Il a semblé le dire, à mots à peine voilés, dans son discours de clôture. « En tant que président du Conseil de surveillance, nouvel organe que vous avez inséré dans nos statuts, pour me permettre de concilier mes responsabilités politiques et ma mission pastorale, je reste garant du bon fonctionnement de notre parti », a-t-il déclaré.

Même si le parti n’a pas, dans ses documents fondamentaux, ouvertement déclaré être d’obédience religieuse, le Club-2002 tend vers cet idéal. Pour souhaiter un bon retour aux congressistes, le président du Conseil de surveillance, Guy César Wilfrid Nguesso, rappelle : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ vous accompagne. » Et de terminer son discours par des phrases du genre : « Que Dieu tout puissant protège la paix et l’unité nationale. Au nom du Seigneur Jésus-Christ, je vous remercie. » De nombreux participants à ces assises ont eu le sentiment d’avoir assisté à une eucharistie.

De plus, cette cérémonie de clôture du premier congrès extraordinaire avait pris l’allure d’une messe. Toute la salle s’était mise débout pour esquisser les pas de danse au rythme d’une chanson religieuse exécutée par une sonorisation installée, pour la circonstance, dans la salle de conférences du palais des congrès. Comme à l’église, les membres du parti reprenaient en chœur les refrains.

Tout est donc bien parti pour que Wilfrid Nguesso partage son temps entre la direction du parti et les charges religieuses. Il a promis d'être à la hauteur de ces deux missions. Il s’est engagé  de mener des batailles politiques aux côtés de ses alliés de la majorité présidentielle. Les premiers combats et les plus immédiats, ce sont les prochaines élections locales et la construction d’une nouvelle République que commande le changement de la Constitution du 20 janvier 2002.

C’est à dessein que le Club-2002 PUR a placé son premier congrès extraordinaire sur le thème : « L’avenir en marche pour une nouvelle République avec Denis Sassou N'Guesso », en vue de lancer le débat au sein du mouvement avant l’échange de vue avec les partenaires de la majorité présidentielle au niveau de la commission de réflexion sur le changement de la Constitution  qui vient d’être mise en place.