Débat sur la Constitution : le gouvernement s’expliqueSamedi 26 Avril 2014 - 13:45 Pour de nombreux observateurs, la séance des questions orales avec débats au gouvernement, le 25 avril dernier, avait toute l'allure d'un "duel" entre le député Pascal Tsaty Mabiala de l'Upads (opposition) et le ministre de la Justice, Aimé Emmanuel Yoka. Répondant à la question du parlementaire sur les motivations justifiant la révision de la Constitution à deux ans de la fin du mandat du président de la République, Aimé Emmanuel Yoka a indiqué que le point sur la révision de la Constitution n’a jamais été inscrit à l’ordre du jour des réunions du gouvernement S’il y a des ministres qui ont ouvert le débat sur la révision de la Constitution, déclare le ministre Yoka, ils ont agi sans avoir reçu mandat du chef du gouvernement. Et de préciser que "la loi reconnaît l’initiative de la révision de la loi fondamentale concurremment au président de la République et au Parlement." Le vrai débat doit concerner les institutions de la République Dans son exposé, le ministre d'État Aimé Emmanuel Yoka a invité les députés à prendre toutes leurs responsabilités pour lancer, au moment opportun, un débat politique non pas sur la Constitution seulement mais sur les Institutions républicaines. « C’est à vous les parlementaires qu’il revient la charge de voter les lois et non au gouvernement », a-t-il expliqué. selon le ministre Yoka, "Les hommes politiques congolais ont pris l’habitude de compliquer les choses simples" alors que "La démocratie offre la possibilité à chaque citoyen de donner son point de vue sur les questions d’intérêt commun." Autre sujet d'intérêt : l’irrégularité des tenues des sessions criminelles. Le ministre de la Justice a indiqué que celles-ci se tiennent normalement chaque trimestre. Étant donné que l’organisation des sessions criminelles est onéreuse pour l’État, le ministère a suggéré que le traitement des affaires criminelles se fasse au fur et à mesure par les juges. Le ministre de l'Intérieur face aux députés... Invité à s’expliquer sur le retard accumulé dans la mise en œuvre des autres recommandations de la concertation politique de Dolisie, en dehors du Recensement administratif spécial, Raymond Zéphirin Mboulou a reconnu le retard, indiquant par ailleurs que le gouvernement est en train de tout mettre en œuvre pour l'application des autres recommandations. Il a informé les députés que le comité d’évaluation de la décentralisation s'active pour la réactualisation des textes régissant ce domaine en vue de les arrimer à la nouvelle donne politique. Raymond Zéphirin Mboulou répondait ainsi au député Philibert Malonga qui évoquait la nécessité de réactualiser plusieurs lois sur la décentralisation au Congo dans la perspective de l’installation des prochaines assemblées locales. La dégradation précipitée des voiries urbaines de Brazzaville a interpellé les députés qui ont soumis la question au ministre de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux, Jean Jacques Bouya. Ce dernier a simplement rappelé que le terrain sur lequel est bâti Brazzaville est marécageux et le bitume est l’ennemi de l’eau. Il a ajouté que les pluies diluviennes qui s’abattent sur la ville occasionnent le débordement des caniveaux. Mais il a assuré les élus du peuple que ces voiries urbaines sont faites suivant les normes standard de la construction des routes dans les villes. Sur autre volet, Jean-jacques Bouya a expliqué au député de Londela Kayes, Jean Louela Mboumba, pourquoi beaucoup d’ouvrages prévus dans sa circonscription électorale tardent à être achevés alors que cela fait déjà huit ans que la municipalisation est passée par le département du Niari. « Nous sommes en train de faire le point des chantiers inachevés de la municipalisation sur l’ensemble du territoire national. L’objectif du ministère est soit de changer d’entrepreneur, soit d’aider l’entreprise d’origine à régler la situation qui l’empêche à continuer les travaux. Partout où la municipalisation est passée, on trouve plusieurs projets préfectoraux encore inachevés. Le travail d’évaluation de ces chantiers amorcé par le ministère est terminé. Les députés peuvent passer consulter un bottin que nous avons édité à cet effet », a indiqué Jean Jacques Bouya. c'est avec la même assurance que le ministre de l’Aménagement du territoire et des Grands travaux a répondu à Épiphane Kidzié au sujet des études en cours pour la construction des voiries urbaines à Jacques-Opangault, un quartier du 9è arrondissement Djiri. L'autre ministre à être monté à la tribune était celui des Hydrocarbures, André Loemba, interpellé par le député Pierre Bassouama. Ce dernier s’interrogeait sur la rareté du pétrole lampant dans les stations-service et sur les conditions de sa vente qui exposait la population à plusieurs dangers. Le ministre Loemba a reconnu que l’activité de revente des produits pétroliers est autorisée par le ministère sauf que, dans ce cadre, a-t-il dit, le contrôle est assuré par l’Agence de régulation de l’Aval pétrolier. En outre, il a assuré la représentation nationale que le ministère s’emploie à rapprocher les produits pétroliers des consommateurs. C’est ainsi, a-t-il poursuivi, qu’il est mis sur certains cours d’eau du Congo des barges flottantes qui assurent la vente des produits pétroliers.
Roger Ngombé Légendes et crédits photo :Aimé Emmanuel Yoka devant les parlementaires |