Nord-Kivu : la dernière forteresse des ADF démantelée

Lundi 14 Avril 2014 - 18:48

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De nombreuses armes lourdes et légères ont été récupérées par les Fardc dans cette base fortifiée dénommée « Medina » à l’issue d’âpres affrontements qui ont occasionné la mort de cent rebelles lors des combats.

Depuis le 13 avril, un des derniers bastions des rebelles ougandais de l’ADF (Allied democratic forces) érigé dans la province du Nord-Kivu dans un endroit d’accès extrêmement difficile dénommé « Madina » (qui n'existe sur aucune carte administrative de la RDC) a été démantelé par les Fardc. L’information a été livrée le 14 avril par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, au cours d’un point de presse tenu à son cabinet. Il s’agit, comme l’a qualifié le ministre, d’un « un bivouac fortifié créé de toutes pièces », ou mieux d’une dernière forteresse muée en base-arrière pour cette force négative. Les Fardc ont réussi cette performance à la suite de l’ultimatum de dix jours que la hiérarchie leur accordé pour tirer les ADF de leurs lieux de refuge. En effet, il s’était avéré que malgré la destruction de leurs bases, ces renégats « disparaissaient comme par enchantement aux fins fonds de la végétation luxuriante de la province du Nord-Kivu, avant de revenir par vagues successives pour se livrer à des actions de résistance inexplicables logiquement ».

Pour en revenir à l’offensive lancée par les Fardc, il appert qu’elle a donné lieu à des violents combats avec les ADF qui ont occasionné la mort de cent rebelles. En outre, de nombreuses armes lourdes et légères ont été récupérées dans cette base fortifiée, preuve de l’ascendance des Fardc sur cette force négative en pleine déliquescence. Lancées le 16 janvier, les opérations de traque contre les rebelles ougandais des ADF se sont poursuivies ces dernières semaines encore sur fond des prouesses accumulées. Les Fardc avaient réussi notamment à prendre possession de véritables centres d’entraînements rebelles disséminés dans l’immense végétation qui entoure la région. À cela s’ajoutent d’autres faits marquants tels que le démantèlement à la mi-mars des derniers bastions des ADF dans le village de Satisasa et la destruction d’une fabrique de bombes artisanales sur l’axe Mbau-Kamango.

Le spectre terroriste

Par ailleurs, Lambert Mende Omalanga a certifié les accointances entre les ADF et certains mouvements terroristes d’inspiration islamique qui se sont récemment introduits dans la région de l’Afrique centrale. Il en veut pour preuve les attentats à la bombe artisanale signalés récemment dans la ville de Béni et ses environs. « En plus de cette fabrique d’armes non-conventionnelles dont on sait qu’elles sont la marque des groupes terroristes qui sèment la mort sans ménagement, des supports pour formation de miliciens en langue arabe ont été découverts », a-t-il précisé. Il est loisible, a indiqué Lambert Mende, « d’inférer qu’ils sont l’œuvre d’éléments terroristes qui ont perdu du terrain ailleurs et croyaient trouver un repli en terre congolaise, notamment les milieux urbains et semi-urbains du Grand Nord-Kivu, et ont tendance à se livrer au même terrorisme urbain que l’on déplore dans les pays voisins comme le Kenya, la Somalie ».

En attendant les conclusions des enquêtes en cours pour identifier les auteurs de ces crimes et les traduire en justice, il tire la sonnette d’alarme pour que des dispositions sécuritaires soient prises afin d’épargner l’Afrique centrale de cette mouvance subversive intégrée dans le terrorisme global.

 

 

Alain Diasso