Procès en appel de Thomas Lubanga à la CPI : le verdict pas avant le début de 2015

Samedi 12 Avril 2014 - 15:20

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La Cour pénale internationale (CPI) vient de reporter à une date indéterminée les audiences en appel dans l’affaire Thomas Lubanga.

Ce n’est en tout pas demain que sera rendu le jugement définitif sur l’affaire Thomas Lubanga. Il y a encore de beaux jours à tenir, peut-être que le dénouement pourrait intervenir au milieu de l’année 2015. Des sources proches de la CPI, il ressort que la procédure à cette étape d’appel est encore longue. Le fait que les audiences initialement prévues les 15 et 16 avril ont été reportées à une date indéterminée rajoute à l’incertitude. Pour l’instant, les juges n’ont pas encore fixé de nouvelle date pour ces audiences, quand bien même certaines indiscrétions annoncent la reprise du procès entre le 5 et le 6 mai prochain. Beaucoup de temps risque de s’écouler avant la décision de l’appel, préviennent certaines sources. En projetant  le premier trimestre de 2015 comme échéance probable pour le prononcé de la sentence finale dans ce procès qui tient en haleine de nombreux Congolais, le condamné aura alors déjà purgé les deux tiers de sa peine, soit neuf ans, dans la prison de la CPI, fait-on observer.  

 Pour l’heure, les juges de la chambre d’appel à la Haye sont en passe d’auditionner, par vidéo conférence, deux témoins dont le chef du village de Bogoro. Ce dernier sera interrogé sur les conséquences des crimes commis en février 2003 sur la communauté. Les avocats de Thomas Lubanga tiennent, quant à eux, à se rendre à une destination encore gardée confidentielle par la Cour pour établir un contact avec ces témoins-clé dont la déposition est très attendue. Entre-temps, le greffe avait expliqué début avril que la présentation de deux témoins convoqués par la défense était pour l’instant « matériellement impossible ».

L’on ne sait prédire à ce niveau le dénouement de ce dossier judiciaire. Pour rappel, c’est le procureur de la CPI et la défense qui avaient fait appel du jugement rendu en juillet 2012, lequel jugement condamnait à quatorze ans de prison l’ex- chef milicien. Ce dernier avait été reconnu coupable de crimes de guerre pour avoir enrôlé des enfants de moins de quinze ans dans ses troupes et les avoir fait participer aux hostilités en l’Ituri (Province Orientale) en février 2003. La défense continue de solliciter l’acquittement de l’incriminé estimant qu’il n’était pas présent le jour du massacre tandis que le procureur estime trop clémente la peine de quatorze ans infligée à l’ex-chef de l’UPC. Dossier à suivre.   

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Thomas Lubanga