Verdict du procès Mamadou Ndala : un officier des Fardc et quatre rebelles ougandais écopent de la peine capitale

Après plus d’un mois d’un procès qui a tenu en haleine l’opinion nationale, La Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu ayant instruit le dossier lié à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala a finalement rendu son verdict le 17 novembre à Beni, parachevant ainsi ce dossier avec, à la clé, la conviction selon laquelle l’assassinat du chef du quarante-deuxième bataillon commando de l'Unité de réaction rapide des Fardc avait été planifié. Des militaires congolais et des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) étaient bel et bien impliqués dans le coup. Il ressort de ce verdict que le lieutenant-colonel des Fardc, Birocho Nzanzu Kosi, s’est tiré avec une condamnation à mort pour participation à un mouvement insurrectionnel et terrorisme.

Cerveau moteur du scenario ayant conduit à l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, il est par conséquent radié des Fardc et soumis au paiement de dommages et intérêts équivalant à 2,9 millions de dollars à la partie civile et à la succession de l’officier défunt. Quatre ADF, dont leur chef, Jamil Mukulu, ont été condamnés à mort par contumace.

La Cour a, par ailleurs, prononcé une dizaine d'autres peines allant d'un an à cinq ans d'emprisonnement ciblant autant les officiers des Fardc que des rebelles ougandais de l’ADF. L’officier ADF Yusufu Mandefu est condamné à quinze ans de servitude pénale principale et son acolyte Yosia, lui, écope de cinq ans pour participation à l’assassinat de Mamadou Ndala. Du coté des Fardc, le lieutenant-colonel Kamulete Jocker, écope de vingt ans de prison ferme pour participation au mouvement insurrectionnel. Quelques officiers des Fardc ont été acquittés à l’instar du capitaine Moïse Banza et du lieutenant-colonel Tito Bizuru poursuivis pour vol d'effets personnels du colonel défunt.

Dans les rangs du bataillon commando posté au Nord-Kivu, on se dit satisfait du dénouement de ce procès tout en exprimant le vœu de voir les peines ainsi prononcées être réellement exécutées. Pour rappel, le colonel Ndala a été tué le 2 janvier par un tir de roquette ayant visé son véhicule dans les environs de Beni alors que les Fardc se préparaient à lancer une opération contre les rebelles ougandais de l’ADF.