Vendeurs à la sauvette : espèces en voie de disparition

Samedi 16 Décembre 2017 - 19:18

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Avant, ils faisaient partie du paysage des Champs-Élysées. Six ans après la criminalisation des ventes sauvages, les commerçants clandestins se font rares.

Jeudi. Plein matin. Place d’Étoile. Juste sous l’ambassade du Qatar, on peut voir des foules de touristes qui sortent du souterrain. Ramenés à la surface par l’escalateur, ils viennent visiter l’avenue la plus connue du monde: les Champs-Élysées.

Tout y est. L’Arc de triomphe au nord, Roue de Paris au fond du boulevard, des gitans roumains qui mendient aux moins en trois langues et enfin les Japonais qui prennent des photos tout le temps. Ceux qui ont côtoyé ou qui côtoient ce lieu emblématique s’aperçoivent tout de suite qu’une chose manque au décor : les vendeurs à la sauvette. Ils ont disparu du paysage des Champs-Élysées. « On ne les voit presque plus à cause de la police », explique Gilles, vendeur depuis huit ans dans un kiosque de l’avenue. Selon lui, c’est depuis 2011 que les vendeurs à la sauvette ne courent plus la grande avenue. Paul, serveur dans un restaurant en plein cœur des Champs-Élysées, confirme cette version. Entre deux commandes, il nous explique : « On ne les voit pas si souvent. Dès que la police arrive, ils prennent la fuite ».

L’Assemblée nationale française a voté, en 2011, la loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure qui criminalise les ventes sauvages et prévoit une peine de six mois d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende. Les peines sont augmentées lorsqu’elles sont commises en réunion. Six ans après, les vendeurs à la sauvette sont devenus des « espèces » en voie de disparition. Depuis, le paysage des Champs-Élysées n’est plus le même.

Bénédicte Alouna

Légendes et crédits photo : 

Photo: des vendeurs à la sauvette

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