Urbanisation : urgence d’un plan d’aménagement pour Kinshasa et les grandes villes de la RDCSamedi 9 Septembre 2017 - 16:15 Au cours des prochaines décennies, le gouvernement de la République devra élaborer un programme national pour promouvoir l'accès de la population congolaise à un habitat décent et à moindre coût. En matière de construction, le Congolais dépense en moyenne 1 000 dollars américains USD par mètre carré, soit le double de la moyenne enregistrée dans certains pays limitrophes. Selon plusieurs études de référence internationale, la RDC sera l’un des dix pays qui contribueront le plus à la croissance démographique mondiale d’ici à 2030. Face à une telle perspective, nombre d’experts et cabinets spécialisés s’intéressent de plus près à la politique de l’habitat du pays. En effet, il est crucial que les autorités compétentes arrivent effectivement à faciliter l’accès du plus grand nombre de Congolais à un logement digne. Cette question majeure a figuré à l'ordre du jour d'un grand débat lancé par les participants de la deuxième édition d’Expo Béton, essentiellement les décideurs publics, scientifiques et professionnels du secteur, qui s'est tenu du 7 au 10 septembre au Shark Club de Kinshasa. Pour rappel, les orateurs ont réfléchi sur les défis, enjeux et perspectives de la planification et aménagement des zones industrielles et résidentielles des agglomérations urbaines congolaises. Les participants ont réfléchi sur les voies et moyens d’étendre et d’agrandir, voire de construire les villes. Ils ont élargi leur réflexion sur certaines questions spécifiques comme les centres d’intérêt économique et pôles de croissance dans les zones industrielles et minières, sans oublier les infrastructures de base et les facilités d’accès aux services publics. Rabaisser le coût au mètre carré Comme nous le disions au début, un Congolais dépense en moyenne deux fois plus que le ressortissant d’un pays limitrophe. Même si le ciment et le fer à béton sont disponibles dans le pays, plusieurs variables interviennent de manière significative dans le coût global d’un projet de construction. Il y a par exemple les matériaux de bâtiments importés ou pris en location à des prix exorbitants. C’est le cas des divers engins utilisés tout au long des travaux. Par ailleurs, le prix du terrain appelé à accueillir l’habitation influence également le coût global. Pour le président de l’ASBL Expo Béton, Jean Bamanisa, le foncier serait même la variable responsable du coût onéreux de la construction en RDC. Plus l’on se rapproche des centres urbains, plus l’on observe une réelle pression sur le prix foncier. Enfin, il faut citer la main d’œuvre congolaise moins qualifiée qui oblige à recourir systématiquement à une expertise étrangère, impliquant ainsi des frais supplémentaires. Voilà autant de problèmes réels qui continuent à empêcher le Congolais moyen à accéder à un habitat décent à la portée de sa bourse. L’idéal serait d’arriver justement à revoir à la baisse le prix au mètre carré. Pistes de solutions durables Les rencontres du genre « Expo Béton » et tant d'autres dans le domaine de l'architecture et du bâtiment offrent un cadre adapté aux échanges entre professionnels pour arriver à dégager des solutions réalistes et surtout faciles à mettre en pratique. Dans les nombreuses recommandations, un aspect revient souvent : l'émulation. Comment encourager les jeunes à fréquenter davantage les filières techniques ? Dans le cas de l'Expo Béton, le comité organisateur prévoit un concours à l’attention des instituts supérieurs et universités techniques de la ville province de Kinshasa pour promouvoir exclusivement les innovations dans le secteur de la construction. Les auteurs classés en première position dans chaque catégorie pourront bénéficier d’un contrat de maître d’ouvrage pour la réalisation de leurs projets innovants avec l’accompagnement du comité organisateur d’Expo Béton et d’autres intervenants. Quant aux solutions durables, une convergence de vues semble se dégager sur certaines propostions dont l’élaboration d'un programme capable de doter toutes les grandes villes congolaises d’un plan d’aménagement urbain, la définition d’un programme national de rénovation des agglomérations urbaines et la définition des stratégies prioritaires d’aménagement des banques, coopératives et mutuelles de l’habitat. Nous y reviendrons. Laurent Essolomwa Notification:Non |