UNC : Pierre Kangudia refuse de quitter le gouvernementMardi 24 Octobre 2017 - 17:36 Le ministre d’État chargé du Budget n'a pas voulu optempérer à la décision de sa formation politique qui lui avait exigé de mettre un terme à ses fonctions. C’est un véritable camouflet que vient d’administrer Pierre Kangudia au directoire de son parti, l’Union pour la nation (UNC), qui le sommait de quitter le gouvernement. La décision de l’UNC, dont il était jusque-là secrétaire national chargé des relations avec les partis politiques, était sans appel. La démission réclamée du ministre du Budget ne pouvait qu’être la conséquence logique du retrait de l’UNC du gouvernement. Ce parti dénonce le non-respect des échéances électorales prévues d’ici à décembre 2017, conformément à l’Accord de la Saint-Sylvestre ainsi que la non-publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Face à la pression qu’il a eu à subir de la part de son président, Vital Kamerhe, et qu’il tient pour un acharnement sur sa personne, Pierre Kangudia s’est finalement décidé d’ignorer la décision de son parti. Devant les journalistes qu’il a reçus le 24 octobre, dans le cadre d’un point de presse improvisé, il a fait part de son intention de ne pas quitter le gouvernement. Il reste et demeure dans l‘équipe Tshibala avec laquelle il n’est pas en opposition en tant que membre à part entière. « Je refuse, pour satisfaire les intérêts égoïstes et personnels de certaines personnes, de causer une crise au sein du gouvernement qui va fragiliser les membres du gouvernement issus de l’opposition (…) », a-t-il déclaré. La crise, c’est plutôt à l'UNC qu'il l'a créée puisqu’il a décidé, séance tenante, de prendre ses distances vis-à-vis de son parti politique tout en s’interrogeant sur le sens de la décision prise à son endroit. Pierre Kangudia a dénoncé une politique de deux poids deux mesures. Car, pendant que le directoire du parti continuait à le pousser à rendre le tablier, un autre cadre de l’UNC, Gustave Omba, continue à prester au sein de la Céni. Et pourtant, la logique voulait que tous les membres de l’UNC évoluant au sein des institutions puissent les quitter, question d’être en phase avec une décision censée être impersonnelle. « Comment peut-on justifier mon retrait seul des institutions tout en laissant le représentant de mon parti continuer d’exercer ses fonctions à la Céni, organe attitré pour organiser les élections ? », s’est-il interrogé. Bien plus, il a déclaré n’avoir pas été consulté au préalable tout en dénonçant la précipitation avec laquelle la décision a été prise et diffusée dans la presse. En tout état de cause, Pierre Kangudia a indiqué qu’il va s’en remettre à la disposition du président de la République « car c’est à lui seul à qui revient la décision de me relever de mes fonctions », a-t-il précisé. Comme quoi, le divorce entre Vital Kamerhe et celui qui était jusqu’à hier son plus proche collaborateur au sein du parti vient d’être consommé. Pour rappel, l’actuel ministre d’État chargé du Budget avait pris officiellement ses fonctions le 23 décembre 2016, en remplacement du Pr Michel Bongongo permuté à la Fonction publique. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Pierre Kangudia Notification:Non |