Transports et ports : seule la voie ferrée sauvera la SCTPMercredi 26 Avril 2017 - 16:42 Quatre-vingt deux ans après sa création, la Société commerciale des transports et ports (SCTP) multiplie les initiatives pour rejouer son rôle d’antan de colonne vertébrale des transports dans la partie ouest de la RDC. Actuellement, tous les efforts de la direction générale se concentrent sur la voie ferrée pour redonner une bouffée d’oxygène à l'ex-Onatra. Actuellement, les ports de Matadi, Boma et Banana génèrent près de 90 % des recettes du géant public. Le département de chemin de fer tourne au ralenti depuis un long moment. Son arrêt total a été décidé par les anciens dirigeants de la SCTP en raison des difficultés d’exploitation dont la vétusté de la ligne ferroviaire construite depuis la colonisation et le coût trop onéreux de son maintien en fonctionnement sans une contrepartie financière appropriée. Aussi le trafic sur la ligne ferroviaire Kinshasa-Matadi longue de 365 km a-t-il été suspendu faute de rentabilité. Dans le cadre du redressement de la société, la relance de la voie ferroviaire est retenue comme uns stratégie intéressante pour booster les activités d’au moins trois départements : le chemin de fer, le port de Kinshasa et les ports maritimes. Avec l’assainissement rigoureux de la société, il est possible d’étendre ces effets positifs jusqu'aux départements desTransports et du Chantier naval. Comme plusieurs études l’attestent, la reprise des activités du chemin de fer aura une incidence directe sur la productivité de la société. Toutefois, des questions se posent sur l’avenir du trafic ferroviaire dans un pays à la taille d'un Etat continent qui manque cruellement d'infrastructures de base. Aujourd’hui, il est difficile d’espérer bâtir un partenariat public-privé pour relancer la voie ferroviaire à cause de certaines caractéristiques techniques du réseau. Il y a, par exemple, le fait qu’il y a une seule voie contre deux dans la plupart des pays de la région. D’où l’importance d’adapter le réseau à l’évolution des défis de développement du pays. Quant à la direction générale, elle reste convaincue des opportunités de la voie ferrée. Sur une distance de 250 km, joignant les cités de Kasangulu et Songololo dans le Kongo central, le réseau ferroviaire passera devant une dizaine de cimenteries dont Nyumba ya Kiba et Cimko. Le redémarrage de l’industrie du ciment profitera d’abord à la SCTP. En effet, cette dernière a conclu un accord avec les cimentiers pour faciliter le déchargement et le chargement des intrants et ciments. Au-delà du transport du ciment des sites de production vers Kinshasa, la SCTP peut utiliser ses bateaux pour l’évacuer de la capitale vers Kisangani. Dès lors, les effets de cette reprise se feront ressentir dans les activités d’entreposage du port fluvial de Kinshasa. L’avenir de la société reste prometteur, a conclu la direction générale. Laurent Essolomwa Notification:Non |