Transformation des ressources naturelles : un expert propose un « pacte » de gouvernance

Samedi 27 Janvier 2018 - 17:30

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Économiste formé à l’université de Kinshasa, Achille Bondo Landu vient de publier le Document des stratégies pour la transformation des ressources naturelles de la RDC en richesse économique. Présenté le 27 janvier au cours d'une matinée scientifique organisée à l'Eglise du Christ au Congo (ECC), l'ouvrage qui traduit la vision de l'auteur sur la gestion des potentialités nationales au bénéfice du développement du pays.

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Fruit des années de collaboration dans les instances les plus instances du pays et d’une maîtrise des réalités du Congo profond, l’ouvrage d’Achille Bondo, qui propose de mettre tout le monde ensemble autour d’un projet de « pacte » de gouvernance,  fait le point sur la dotation factuelle, l’intérêt économique et le taux d’exploitation des ressources naturelles en RDC. Sur le dernier point relatif au taux d’exécution, l’auteur arrive à la conclusion que l’effort de valorisation des ressources du pays reste très faible. En un demi-siècle d’indépendance, la RDC  n’a pas réussi à apporter de la valeur ajoutée à ses principaux minerais qui continuent à être exportés à l’état brut. En somme, les Congolais n’ont pas montré une quelconque capacité d’innovation et de transformation de leur espace naturel. Cela se vérifie tant dans l’industrie pétrolière et minière que dans le reste des secteurs : énergie, forêts et agriculture.

Au sujet de la revue historique de la trajectoire de l’économie congolaise entre 1920 et 2016, Achille Bondo a décelé des périodes de prospérité avant l’effondrement. Paradoxalement, seule la période de la colonisation affiche une courbe haussière insolente. En raison des troubles politico-militaires, l’auteur n’a pas pris en compte les cinq années après l’indépendance. Mais il constate une période favorable au début de la deuxième République avant l’effondrement. Et l’histoire risque de se répéter après 2016, si rien n’est fait pour baisser la tension actuelle au niveau politique.

Achille Bondo présente ainsi son ouvrage comme un outil de travail qui doit être enrichi bien entendu par d’autres experts nationaux et internationaux pour arriver à doter le pays d’une stratégie nationale de valorisation des ressources naturelles de base. Il juge que le Congo n’a d’autre choix que d’opérer ce saut qualitatif pour impliquer tout le monde dans la gestion des ressources naturelles. Selon lui, chaque jour qui passe représente des pertes en vies humaines à cause des guerres incessantes pour le contrôle des sites miniers, et de l’argent non mobilisé faute d’une vision cohérente de développement.

Dans cet ouvrage, l’auteur soutient plusieurs principes. D’abord, il appelle à un recensement des ressources naturelles, estimant indispensable de protéger à tout prix les intérêts nationaux dans l’exploitation de ces ressources. Enfin, il appelle à l’équité dans la répartition des revenus tirés de l’exploitation. À cela, il ajoute la protection de l’environnement et la réparation des dommages sur les sites exploités, le recours aux appels d’offres et la transparence dans l’octroi des marchés, la création des centres spécialisés pour former les nationaux dans les domaines-clés, etc. Actuellement, a-t-il confié, il existe bien des domaines qui nécessitent de toute urgence des politiques adéquates pour combler les carences nationales. Certains domaines identifiés sont l’élaboration et la négociation des grands contrats d’exploitation des ressources naturelles (mines, pétrole), l’analyse économique des régimes fiscaux appliqués aux domaines des ressources naturelles, la comptabilité et l’audit des coûts d’exploitation. La liste n’est pas exhaustive.

Pour l’ECC qui a accepté de parrainer l’événement sur demande d’Achille Bondo, les défis à relever sont colossaux. « Que ce livre vienne impacter le développement de la RDC », a lancé le président national de l’ECC, le révérend Dr André Bokundao-Bo-Likabe. L’homme a reçu la mission divine de transformer les ressources naturelles en richesses consommables pour casser le paradoxe entre pays potentiellement riche et extrêmement pauvre, a-t-il poursuivi. Après le vernissage de l’ouvrage, il a remis des exemplaires aux délégués des principales universités du pays pour élargir le plus possible le débat. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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