Terrorisme urbain : Bundu Dia Kongo a encore frappé !

Lundi 7 Août 2017 - 19:15

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Des jeunes se réclamant du mouvement politico-religieux Bundu Dia Mayala (BDM) se sont affrontés avec les policiers dans plusieurs communes de Kinshasa au point de paralyser la ville toute la matinée du 7 août.

Ne Mwanda Nsemi l’avait promis dans une vidéo qui avait récemment circulé sur la Toile qu’il allait attaquer les institutions du pays le 7 août et créer, au prix du sang, les conditions d’une alternance au sommet de l’État. L’ultimatum lancé en juin dernier aux autorités du pays pour quitter le pouvoir ayant expiré, Ne Mwanda Nsemi est vite passé à l’offensive le 7 août en réussissant, via ses illuminés, à troubler l’ordre public dans la ville de Kinshasa. Une tentative de subversion signée de présumés adeptes de Bundu-Dia-Kongo qui, le temps d’un  éclair, ont mis Kinshasa sens dessous-dessus en tenant tête aux forces de l’ordre dans plusieurs quartiers et endroits stratégiques. Des indiscrétions font état de l’infiltration la veille dans la capitale des adeptes du Gourou venus du Kongo central dans le seul but de renverser le régime en place. 

Bandeaux rouges sur la tête et scandant à l’unisson des slogans révolutionnaires portés vers la libération de la RDC, ces hommes et ces femmes hystériques presqu’en déséquilibre mental, ont investi plusieurs sites, prenant de cours des policiers au dépourvu. Au quartier Binza/Pigeon dans la commune de Ngaliema, ils étaient près d’une centaine à vouloir s’attaquer au bâtiment abritant « Téléconsult ». Ils ont été repoussés, d’après des témoins, par les policiers commis à la surveillance du site sur fond des tirs nourris qui ont duré plusieurs heures. Peu après, l’affrontement entre les deux camps s’est circonscrit autour de la résidence du ministre de la Défense, Crispin Atama, jusqu’à étendre ses tentacules au niveau de l‘Université pédagogique nationale. Des sources militaires parlent de plusieurs blessés parmi les assaillants. Côté police nationale, le commandant du sous-commissariat de police situé au niveau de la station Luyeye sur l’avenue 24 novembre a été abattu dans la foulée, sans oublier des blessés graves parmi les policiers. Un témoin interrogé par le Courrier de Kinshasa affirme avoir vu deux corps de passants atteints par balles gisant au sol dans les périmètres entourant l’UPN.

Même situation ou presque dans d’autres communes de la capitale livrées à la merci des adeptes de Bundu-Dia-Kongo. C’est notamment le cas de Ndjili où des témoins affirment avoir vu une colonne des membres de BDK munis d’armes blanches ravaler de longues distances à pied sur le boulevard Lumumba, défiant les forces de l’ordre, sous les regards indiscrets de la population pétrifiée. Dispersés par la police, plusieurs de ces manifestants se sont dilués dans la masse avant d’aller se reconstituer ailleurs à grand renfort des rites magico-spirituels. Non loin de la Paroisse Sainte-Thérèse, des témoins affirment avoir évacué deux blessés par balles. Au même moment à Sélembao, des habitants affirment avoir aperçu un groupe des manifestants, têtes bandées de foulards rouges, passer devant l’ex-prison centrale de Makala. Ils ont progressé de l’artère principale du 24 novembre jusqu’à Saïo, l’une des grandes avenues qui traversent les communes de Bumbu, Ngiri-Ngiri et Kasa-Vubu avant d’être dispersés par la police après échange de tirs. Aucune évasion n’a été signalée à Makala. La police a rassuré avoir pris le contrôle de la situation quelques heures après.

Un peu partout, les gens sont restés terrés chez eux tout l’avant-midi. Les rues et avenues ont été désertées par les usagers dans ces différentes communes. Le commerce a fermé. Le trafic a été perturbé. Les bus Transco se faisaient désirer à maints endroits. Seuls quelques conducteurs téméraires étaient visibles sur des artères quasi vides. Le contraste était cependant frappant avec le calme qui a régné concomitamment au centre-ville où plusieurs services ont fonctionné normalement. La situation est redevenue normale peu après midi sans toutefois ôter dans les esprits la trouille qu’inspire désormais la secte BDK et ses rites magico-spirituels.  Le bilan de ces affrontements n’est pas encore connu, mais des sources militaires parlent de deux officiers Fardc et une dizaine d’assaillants tués. À suivre.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les habitants de Selembao tétanisés

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