Téléphonie mobile : seulement deux pays africains dans le top dix des coûts les moins chersLundi 18 Janvier 2016 - 19:08 La première révélation est la progression incontestable du nombre de propriétaires de téléphone à travers le monde, soit huit personnes sur dix. Toutefois, relativise le rapport de l'Union internationale des télécommunications, le coût pour une utilisation mensuelle (appareil non compris) a varié considérablement en 2014 (période de l'enquête). En Afrique subsaharienne, l'Éthiopie et le Soudan occupent les deux dernières places du top dix mondial. Dans ce classement, le pays le moins cher est le Sri lanka, avec moins d'un dollar américain USD (0,97) estimé comme coût pour une utilisation mensuelle d'un téléphone. En ordre croissant, il y a le Bengladesh (1,42), l'Iran (2,01), le Pakistan (2,12), le Népal (2,49), l'Inde (2,80), le Bhoutan (2,95), la Mongolie (3,16). Quant à l'Éthiopie et au Soudan, les coûts dans ces deux pays sont estimés, respectivement, à 3,28 et 3,33. Par ailleurs, parmi les plus chers, il y a la France, l'Irlande, les Pays-Bas et Tuvalu, avec plus de 40 dollars américains de coût mensuel. Dans la fourchette comprise entre 35 et 40, il faut citer Israël, les États-Unis d'Amérique, la Suisse, Andorre et l'Espagne. Enfin, la Belgique a un coût situé à 34,14 dollars américains. Cette variation considérable des coûts ne peut éluder le chemin parcouru dans le développement de la téléphonie mobile. Le cas de la RDC mérite une attention particulière. En effet, l'on estime le nombre d'abonnés actifs en 2011 à plus de 11 millions (source ARPTC, organe de régulation). L'on comprend dès lors que les banques cherchent à faire des opérateurs de téléphonie mobiles des partenaires stratégiques dans le cadre du développement du mobile banking. Mais le taux de pénétration globale reste très décevante, à peine 17% sur une population totale estimée à 70 millions d'habitants. Selon un analyste, il faut mettre en oeuvre des gros moyens pour assurer une meilleure couverture nationale car les millions d'abonnnés actifs sont implantés dans la totalité des chefs lieux de provinces ainsi que les principaux centres de production. Et le délabrement des infrastructures routières ainsi que l'utilisation systématique des générateurs rendent les coûts de déploiement et d'exploitation en RDC plus élevés et donc se répercutent finalement sur le prix de la téléphonie mobile. À travers l'Afrique, l'on observe un mouvement très encourageant. Un pays comme Maurice affiche un indice de développement des technologies de l'information et de la communication (IDI) supérieur à la moyenne mondiale. C'est le seul d'ailleurs. Pour les Seychelles, la République Sud-Africaine et le Cabo Verde, leur indice IDI est supérieur à la moyenne des pays en développement. En dehors de ces cas précités, la région d'Afrique subsaharienne accuse encore un certain retard. De ce fait, il est impératif de ne ménager aucun effort pour continuer à réduire la fracture numérique entre l'Afrique et les autres régions du monde.
Laurent Essolomwa Notification:Non |