Télécommunications: Le CAB nécessite une restructuration

Samedi 18 Octobre 2014 - 14:15

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La conception du projet Central African backbone (CAB) n’est pas allée loin au niveau des réalisations, se contentant exclusivement sur les interconnexions et le coût que cela faudrait, sans penser au côté création de richesse à travers le nombre d’emplois que cela pourrait générer. Alors, une restructuration du projet s’impose.

De l’évaluation faite à mi-parcours, le projet est porteur. Cependant, ce qu’il faut regretter c'est  que le cadre conceptuel, dans la formulation, a été limitatif. Ceci s’explique vu que les ambitions du projet ont été limitées à la réalisation des interconnexions et la gestion des coûts. Mais au-delà de cet objectif, il y a mieux à faire. Avec l’industrie du numérique, seront créés des emplois qui gêneront de la richesse, c’est à ce niveau qu’il fallait s’appesantir. Mais la conception du projet n’est pas allée loin au niveau des réalisations.

« Il faut la financer car partout où cela a été fait, il y a eu de la croissance et de l’emploi. Cela peut contribuer significativement à améliorer de manière durable les conditions de vie des populations. Sur cette composante il faut parier car elle va révolutionner le train-train quotidien des Congolais dans les prochaines années », a expliqué Urbain Bienvenu Tsala, le consultant en charge de l'évaluation.

Par ailleurs, le projet a réalisé les assistances techniques demandées et devra passer à une phase de concrétisation imminente. « Nous y sommes presque car, nous allons bientôt démarrer les travaux de construction de la fibre entre le Congo et le Gabon », a déclaré le coordonnateur du Cab, Luc Missidimbazi.

Le comité de pilotage du Cab a validé, le 17 octobre à Brazzaville, le besoin de restructurer le projet pour atteindre les objectifs fixés. La nécessité de la restructuration vient de l’évolution du numérique, le besoin des utilisateurs, la transition analogique, le besoin des infrastructures, ainsi que ce qui a été réalisé.

« Nous avons aujourd’hui des infrastructures qui existent, un cadre juridique, et il faut le restructurer pour être en phase avec ces objectifs atteints et surtout avec l’évolution du monde du numérique. La nécessité est due du fait que le besoin en financement n’est plus le même et puis les utilisateurs ont des besoins qui varient », a expliqué le coordonnateur du CAB.

Aussi, l’évaluation du besoin pour restructurer le projet n’est pas encore estimée.

Qu’est ce qui est déjà fait pour la connexion Congo-Gabon

Luc Missidimbazi estime que le projet tire à sa fin avec la construction du tronçon Congo-Gabon, déjà engagé et quasiment bouclé. Plusieurs dispositions ont été engagées pour la réalisation de cette infrastructure en fibre optique. On cite que les études environnementales ; un protocole d’accord d’utilisation de l’emprise du Chemin de fer Congo-océan rédigé, à signer ce mardi ; les études techniques de faisabilité; l’appel d’offre pour la sélection du titulaire du marché a été lancé. Reste plus la pose de la première pierre.

En outre, le gouvernement devrait penser  mettre en place la société de patrimoine très attendue pour gérer toutes ces infrastructures,  ainsi que le data center et le point cg.

L’interconnexion en danger

Le Cab reste optimiste en dépit de l’évaluation du projet par le consultant. Dans son évaluation, il est aussi ressorti que les études préalables se sont plantées sur le coup de certaines activités.

À la date d’aujourd’hui avec le montant prévisionnel, il n’est pas possible de réaliser une seule interconnexion. Celle dont les travaux sont plus avancés, Pointe-Noire-Dolisie et Mbinda, l'enveloppe consentie est insuffisante pour la réaliser. « Alors si l’on veut continuer dans la perspective d’atteindre l’interconnexion, il faut un Fonds additionnel », a proposé le consultant.

En effet, le projet CAB a été validé pour un montant de 15 milliards francs Cfa. Il a subi une perte de fait de variation d’échange de l’ordre de 353 million. Il réalise un taux d’exécution des activités à la date d’aujourd’hui de 80%. Cependant, ces résultats contrastent quelque peu avec le taux de décaissement, autour de 25%.

En termes de recommandations, le Consultant a proposé la mise en place d’un fonds additionnel pour financer les infrastructures, la connectivité. Mais le plus important, l’industrie du numérique. Elle permet d'anticiper au-delà des structures d’interconnexion et de la gestion des coûts.

« Pour 2015, nous avons demandé au comité de pilotage, de mettre à notre disposition un fonds afin d’évaluer les activités futures à mener pour l’ensemble du projet dans le cadre de la restructuration », a conclu le coordonnateur du CAB.

Nancy France Loutoumba