Télécommunications : carte sim à 50 dollars, fini la polémique !

Jeudi 10 Avril 2014 - 16:56

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Pour le ministère des PT&NTIC, l’acquisition de la carte sim dans la rue et la vente au premier venu, sans pièce d’identité, consacrerait un régime d’anarchie qui n’existe dans aucun pays au monde.

Lorsque le ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT&NTIC) avait émis son vœu de voir la carte sim être vendue à 50 dollars au motif de renflouer les caisses de l’Etat, il a été vite été rappelé à l’ordre par plusieurs intervenants du secteur. Une proposition qui a suscité un grand débat dans les milieux intéressés où l’approche de Tryphon Kin Kiey Mulumba avait visiblement du mal à passer. Les opérateurs cellulaires ont rejeté cette proposition en totale déconnexion avec les réalités socioéconomiques du pays. De leur côté, les consommateurs n’ont pas manqué d’exprimer leur réprobation trouvant exagérée l’offre de Kin Kiey Mulumba, eux qui à l’heure actuelle déboursent à peine une modique somme de 200 FC, soit 0,02 dollars pour se procurer la carte sim.

En pensant porter celle-ci à 50 dollars, d’aucuns pensent que le ministre des PT&NTIC se moque éperdument du social des Congolais à l’heure où tout devrait plutôt concourir à démystifier la téléphonie mobile ainsi que l’Internet de débit suffisant (128kbit/s au moins) à l’horizon 2015. Un accès communautaire à ces deux services dans chaque agglomération de 2000 habitants ou plus est donc requis de manière à rendre les TIC accessibles à la majorité de la population. C’est à ce niveau que la proposition du ministre cloche pour autant qu’elle tend à faire de la téléphonie la chasse gardée des plus nantis, estime une certaine opinion.

C’est aux fins de préciser le sens de sa proposition que le ministre Tryphon Kin Kiey vient de réagir à travers un communiqué officiel de son ministère. Il y est dénoncé « une vaste campagne de désinformation des Congolais ». Et de préciser que « ni le ministère des PT& NTIC, ni le gouvernement de la République n’ont fixé un quelconque prix de la carte sim ». Démentant ce qu’il considère comme des « informations de mauvais goût », le ministère tente de recadrer les choses. La fameuse proposition procéderait d’un constat amer, à savoir « l’acquisition de la carte sim dans la rue et la vente au premier venu, sans pièce d’identité », une pratique tendant à consacrer « un régime d’anarchie qui n’existe dans aucun pays au monde où l’acquisition d’une carte sim est strictement réglementée ». C’est pour mettre fin « à cette anarchie attentatoire à la sécurité publique et à la vie privée des Congolais et des Congolaises par la pratique d’appels anonymes et le vagabondage des cartes sim, alimentant la fraude sur les appels internationaux entrants par les sim box » que la sulfureuse proposition a été faite.

D’où l’examen au niveau du gouvernement du projet portant sur une nouvelle fiscalité dans le secteur des télécommunications considéré comme porteur de croissance. Le ministère des PT&NTIC qui déclare « disposer d’éléments objectifs, aussi bien sur le système d’acquisition d’une carte sim à travers le monde que sur ce qui est faisable ou pas dans notre pays » reste convaincu de la justesse de sa proposition. Et d’asséner le coup fatal à ses détracteurs en précisant que dans son rôle de service d’assiette, il « recherche, sans désemparer, les moyens permettant à l’État congolais de mettre le cap sur l’émergence qui, seule, permettra de rendre le Congo, plus beau qu’avant ». 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Kin Kiey Mulumba