Sortie de crise consensuelle : la population retient son souffleSamedi 17 Décembre 2016 - 16:00 Les questions les plus explosives, celle de la gestion du pays après le 19 décembre, le sort de l’actuel chef de l’État et la date des élections ont hanté les esprits au Centre interdiocésain où se tient la deuxième phase du dialogue sans perspective d’un compromis à quelques heures de la fin du mandat constitutionnel de Joseph Kabila. La population kinoise est, comme qui dirait, réduite à l’expectative d’autant plus que les nouvelles en provenance du Centre interdiocésain ne sont pas rassurantes. Jusqu'au 17 décembre, les participants à la deuxième phase du dialogue avaient du mal à accorder leurs violons sur la gestion de l’après 19 décembre. Quel sera le sort des institutions à l’entame de cette période ? La question taraude bien des esprits et jusqu’à la veille de la fin du mandat constitutionnel de Joseph Kabila, le compromis politique se faisait toujours désirer. À la base, les approches différentes développées de part et d’autre. Pour le Rassemblement qui a accepté le principe d’une gestion commune de la transition avec Joseph Kabila comme président de la République jusqu’à l’organisation de la présidentielle fin 2017, il y a lieu d’envisager la création du Conseil national de transition chargée de veiller à la stricte application de l’accord qui sera issu des travaux. Là où le bât blesse est que le Rassemblement propose la personne d’Étienne Tshisekedi pour gérer cette nouvelle institution d’appui à la démocratie, ce que refusent la majorité et la frange de l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre. Ces deux composantes rejettent donc l’offre de « régime spécial » proposée par le Rassemblement argumentant qu’elle est anticonstitutionnelle, en plus du fait qu’elle dissimule mal l'idée de la création d’une nouvelle institution à part entière pouvant faire ombrage au président de la République. L’autre point d’achoppement porte sur le statut de Joseph Kabila que le Rassemblement voudrait voir dépouillé de son impérium durant la période de transition avec promesse de ne pas se représenter pour un troisième mandat. « Il restera comme un président protocolaire pour une durée ne dépassant pas douze mois afin de faciliter les choses, au nom de la paix », clame-t-on du côté du Rassemblement. Un schéma qui n’est pas du goût de la majorité qui y voit plutôt un putsch camouflé. « Il faut rester dans les limites de respect de la Constitution. On ne peut pas en même temps prétendre qu’on a fait subir à la nation tous ces problèmes parce que, soit disant, on tenait à ce que la Constitution soit respectée et in fine venir avec un régime spécial qui n’est pas constitutionnel. Nous voulons rester dans la Constitution comme décidé dans l’accord du 18 octobre. Qu’on nous montre en quoi ce schéma n’est pas constitutionnel et alors qu’on s’y attarde en apportant quelques aménagements », a dit Lambert Mende qui, autant que ses collègues de la majorité, rejette toute idée consistant à réduire l'actuel chef de l’État dans ses prérogatives régaliennes. Les deux camps restent, par ailleurs, figés dans leurs positions concernant le calendrier électoral. Le Rassemblement opte pour 2017 pendant que le camp de la cité de l’Union africaine insiste sur 2018 tel que fixé par l’accord de la cité du 18 octobre 2016. Entre-temps, le temps s’égrène. Faute d'accord sur les principaux points de contentieux jusqu’au 17 décembre, d’aucuns craignent que le pays soit livré à lui-même le 19 décembre et que la rue gronde comme elle n’a jamais fait. Jusqu’aux ultimes minutes, certains esprits continuaient de croire à un possible accord retenant leur souffle. Sur ces entrefaites, l’on a annoncé le départ des évêques pour le Vatican dans le cadre de leur prêtrise pour un retour programmé le 20 décembre. Alain Diasso Notification:Non |