Sondage Les Points : Michel Bongongo, Lumeya Dhu Maleghi, José Makila et Kokonyangi en tête du baromètre

Mardi 17 Avril 2018 - 19:48

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L’heure du bilan approche pour le gouvernement Tshibala et risque de coïncider avec un probable remaniement. Les uns et les autres sont plutôt préoccupés par la manière de préserver leurs postes ou de sauver ce qui peut l’être. Dans un pareil contexte, peu sont ceux qui recherchent encore l’intérêt commun.

Dans le récent rapport de sondages de l'institut Les Points, il s’avère que les ministres célèbres (à cause de leur forte médiation) ne sont pas toujours les plus appréciés favorablement, alors que certains, plus discrets, ont convaincu une certaine catégorie de la population de part leurs actions. Au final, un classement tout différent de celui auquel le baromètre Les Points nous a habitués. Dans la catégorie  de cracks, figurent la quasi-totalité des habitués du TOP 10 et quelques nouvelles têtes. On y trouve donc Michel Bongongo, Lumeya Dhu Maleghi, José Makila, Léonard She Okitundu, Joseph Kokonyangi, Marie-Ange Mushobekwa, Chantal Safou, Lambert Mende, Henri Yav et Alexis Tambwe Mwamba. Entre des actions qui ont positivement impacté la vie des milliers de citoyens et des initiatives qui devront porter des fruits dans l’avenir, les Congolais n’ont pas tari d’éloges vis-à-vis de dix ministres du gouvernement Tshibala.

Michel Bongongo de la Fonction Publique est pris au sérieux par les fonctionnaires de l’Etat, notamment pour son implication pour le rajeunissement de l’administration publique. Classé premier avec 77,5 %, la population retient à son actif l’instauration de la paix sociale dans ce secteur et plusieurs actions à caractère social, notamment la mise à la retraite d’un nombre important de fonctionnaires de l’Etat et le recrutement de mille jeunes dans la Fonction publique, la mécanisation des nouvelles unités. On note  également plusieurs réformes dans l’administration publique et la maîtrise des grèves. Son action bénéficie d’une cote importante de satisfécit de l’opinion publique, particulièrement des jeunes, loin devant ses collègues.

Lumeya Dhu Maleghi des Affaires foncières arrive en deuxième position avec 64,3% d’opinions favorables. Il est particulièrement apprécié par la catégorie de seniors qui admirent l’ordre qu’il a rétabli dans ce secteur, en allégeant les procédures de l’obtention des titres immobiliers et en menant une guerre sans merci contre la fraude au profit de l’Etat qui gagne en recettes.

Côte à côte avec le ministre des Affaires foncières, José Makila Sumanda, vice-Premier ministre des Transports et Voies de Communication, a lui aussi convaincu bon nombre de congolais (64%). Il est à noter son implication pour soigner l’image de l’aviation congolaise à l’international. Il a réussi, dans le secteur du transport urbain, à doter la société Transco des pièces de rechange pour assurer sa survie. La relance du projet de construction du barrage en eaux profondes de Banana est aussi à mettre à son actif, même si 17% des Congolais sont d’avis qu’il a fallu que la présidence de la République intervienne pour que ce dossier soit tiré au clair après des soupçons qui le visaient.

Classé quatrième avec 62%, Joseph Kokonyangi de l’Urbanisme et habitat se montre soucieux de l’amélioration de l’habitat des Congolais. Avec les nombreux contacts qu’il a pris, les sondés pensent que ses efforts vont porter des fruits avec la construction imminente des logements sociaux dans l’est de Kinshasa. Le secrétaire général adjoint de la majorité présidentielle fait un travail digne de sa notoriété. Pour ce faire, il s’est illustré par la signature des  contrats avec des entreprises privées qui se sont engagées à contribuer à l’amélioration de l’habitat des Congolais. A cause de sa prise de position sans ambages ni faux fouillant et son indéfectible loyauté au chef de l’Etat, il se voit soumis par ses détracteurs à une campagne de diabolisation sur les réseaux sociaux.

Léonard She Okitundu, vice-Premier ministre des Affaires étrangères, reste très actif depuis son retour au gouvernement. Toujours entre deux avions, le chef de la diplomatie congolaise a la lourde mission de soigner l’image de l’Etat congolais auprès de la communauté internationale et, avec  61,5% d’opinions favorables, il a, à moitié, réussi sa mission selon les sondés. On en a pour preuves, la désignation de la RDC au Comité de droits de l’homme de l’ONU malgré le refus de certaines grandes puissances occidentales, l’apaisement du ton de ces puissances envers les dirigeants congolais, la fin de l’hémorragie des sanctions ciblées contre des officiels congolais, etc. Il est classé cinquième.

En sixième position, on retrouve la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa. Elle fait partie des membres du gouvernement qui se démarquent. Plus de 56% des Congolais saluent les efforts qu’elle ne cesse de fournir pour faire respecter les droits de l’homme. Elle s’est faite remarquer dans l’affaire des enquêtes sur les violences dans le Grand Kasaï et à la suite des manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 février 2018. Avec son collègue des Affaires étrangères, elle a été une actrice majeure de la désignation de la RDC au Conseil des droits de l’homme des Nations unies. A force de voyager à Genève pour présenter les différents rapports sur la situation des droits humains en RDC, la capitale suisse est devenue comme sa chambre à coucher.

Mission réussie pour la ministre du Genre, Chantal Safou Lopusa, du 17 au 19 janvier 2018 à Addis-Abeba où elle a présidé avec succès la cinquième session du Comité technique spécialisé sur le genre qui a accouché des recommandations à soumettre aux chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’Union africaine. Très active, elle a marqué le mois de la femme  avec des actions en faveur de la femme rurale, lesquelles ont connu la participation très remarquable de la première dame de la République, Olive Lembe Kabila, aux festivités de cette journée dans la commune de la Nsele, à Kingakati. Classée septième derrière sa collègue des Droits humains,  elle obtient 52,3% d’opinions favorables.

Un homme s’est levé pour tenter de limiter les dégâts de la dépréciation du Franc congolais. Il s’agit du ministre des Finances, Henri Yav, qui a proposé au gouvernement une série de mesures, notamment l’augmentation des exportations afin de faire entrer plus de devises étrangères. En effet, l’argentier du gouvernement congolais avait pris le risque de contredire son chef qui avait promis de baisser le taux de change à 1000 FC. Son engagement continue à avoir des effets positifs sur l’opinion. Avec 51,6 %, Henri Yav se montre bien à la hauteur de sa tâche. Pour sa part, le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, bien qu’étant moins tonitruant que d’habitude, fait honneur à sa longévité dans le gouvernement. Avec près de  50,3%, il est considéré comme prenant au sérieux sa mission. Alexis Tambwe Mwamba clôture la liste des ministres ayant obtenu plus ou moins 50%, grâce à la révocation de plusieurs magistrats dont le travail sapait les efforts fournis dans le secteur judiciaire congolais.

Dans ce rapport, on note également d’autres ministres n’ayant pas atteint 50% mais dont les prestations ne sont pas passées inaperçues dans l’opinion. C’est le cas du ministre de la Défense, Crispin Atama. Bien que se faisant plus discret, il n’est pas du tout ignoré par les masses silencieuses. Il est apprécié pour les efforts qu’il fournit pour la défense du territoire national. Ce pourcentage serait plus élevé n’eut été la discrétion qui est de mise dans ce secteur hautement stratégique. Jean-Lucien Bussa du Commerce extérieur est porté par la série des mesures prises pour mettre de l’ordre dans l’importation des produits alimentaires et d’autres marchandises. Bien que n’étant pas cité durant toute l’année, Martin Kabwelulu se retrouve au cours du mois de mars grâce à sa principale contribution pour la réalisation du nouveau code minier publié récemment par le chef de l’Etat. Le vice- Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Henri Mova Sakani, garde l’espoir grâce aux effets positifs de sa première tournée en province. 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le baromètre du gouvernement

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