Sondage "Les Points" : "l’université populaire" de Muzito bien coté dans l’opinion

Ce rapport d’enquête autant que les précédents que cette structure spécialisée a eu à publier respecte les normes scientifique et déontologique en matière de réalisation des enquêtes par  sondage. Le rapport est subdivisé en deux parties. La première présente la fiche technique et la méthodologie du sondage tandis que la deuxième porte précisément sur les renseignements généraux. Partant d’un échantillon général de 1000 personnes représentatives de la ville de Kinshasa ou des chefs-lieux des provinces,  âgées de dix-huit ans et plus, constituées d’après la méthode des quotas (sexe, âge, état civil, profession, tendances politiques), ce nouveau sondage présente toutefois des résultats soumis aux marges d'erreur inhérentes aux lois statistiques.

La marge d’erreur varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé.  Dans le cas d’un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 20%, la marge d’erreur est égale à 2,5.  Le vrai pourcentage est donc compris entre 17,5% et 22,5%. Avec la technique du « face-à-face » comme mode de récolte des données appliquée dans le cas d’espèce, il est à noter cependant que les résultats des enquêtes menées par « Les Points » reflètent le plus souvent des vérités sociologiques et doivent être interprétés comme les rapports de force à la date de leur réalisation et non comme prédictifs des événements.

Des renseignements généraux

L’accession de la RDC à sa souveraineté nationale et internationale a permis l’émergence des cadres politiques choisis pour leur compétence mais sans aucune expérience dans la gestion de l’État. Les crises et difficultés rencontrées autrefois ont suscité un réel besoin de la formation des futurs cadres. C’est notamment pour pallier cette situation qu’avait été créée en 1974 l’institut Makanda Kabobi dont le mérite n’est plus à démontrer. Après plus de deux décennies de vide constaté dans ce secteur, quelques initiatives ont été prises par des personnalités publiques ou des partis politiques. D’où la question : qu’en pensent les Kinois ?

Globalement, « l’université populaire » d’Adolphe Muzito retient premièrement l’attention des Kinois avec 58%. Ceux-ci apprécient la qualité des thèmes abordés et des orateurs sélectionnés. Ils jugent positif le fait que cette tribune transcende les clivages politiques en privilégiant uniquement l’intérêt de la Nation. En ce sens, notent-ils, elle contribue suffisamment à la promotion de la démocratie représentative et pousse le peuple congolais à devenir davantage acteur du jeu démocratique. Les sondés considèrent « l’université populaire » comme une véritable école de démocratie et d’apprentissage à la gouvernance adaptée à la réalité actuelle.  Elle est la seule structure à s’occuper de la formation de la population sans tenir compte de l’appartenance politique.

À l’opposé de cette première initiative, les Kinois relèvent que les autres tribunes sont d’ordre purement politique et ne se limitent qu’au renforcement des capacités idéologiques de leur cadre. Dans cette catégorie, les Kinois citent le congrès du PPRD à la Foire internationale de Kinshasa. Cette rencontre s’est inscrite dans le cadre des réunions strictement politiques où les questions idéologiques et stratégiques priment. Pour les sondés (9%), ce forum intéresse moins la population qui estime qu’il a été très exclusif et n’a pas contribué à l’amélioration de ses capacités à accompagner les institutions dans la gestion des affaires publiques. En plus, leur nature purement politique et l’homogénéité des participants le place loin des préférences des Kinois.

Il en est de même de la grande messe de l’AFDC tenue en décembre 2015 à Kinshasa. Ce forum s’en tire avec le même pourcentage (9%) que celui du PPRD (le parti politique le plus adapté à la modernité). Aussi les sondés soulignent-ils que malgré l’engouement qui l’a caractérisé, le congrès du MSR n’est pas resté en marge de celui d’autres partis organisés à des fins politiques et électorales. Classé quatrième, le MSR réalise 5% des partis visibles en terme des forums réalisés en 2015. De même, aux yeux de l’opinion, le congrès de l’ARC du mois de novembre 2015 n’a servi qu’à renforcer le divorce entre Olivier Kamitatu et la majorité présidentielle. Bien qu’ayant abordé des questions d’intérêt commun, ce forum est resté exclusif et donc moins intéressant pour les Kinois. Il réalise 2% et se classe cinquième. Les restes des forums organisés par les partis politiques ne représentent que 2% dans l’ensemble et 15% des enquêtés se sont abstenus d’émettre leurs points de vue.