Sommet de Luanda : vers l’entérinement de l’accord issu du dialogueMardi 25 Octobre 2016 - 18:30 L’Angola qui accueille, à l'initiative de la Conférence internationale sur la Région des Grands lacs (CIRGL), le sommet international sur la crise politique en RDC a averti, à la veille, ne pas être disposé à remettre en cause le contenu de l’Accord politique tel qu’il a été conclu à la cité de l’UA. Le sommet international sur la crise en RDC, qui s’ouvre le 26 octobre à Luanda en Angola, à l'initiative de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs sous la supervision de l'ONU et de l'Union africaine, est d’une importance capitale pour le pays. D’aucuns attendent beaucoup de cette rencontre qui devra fondamentalement lever quelques options en rapport avec la situation politique que vit la RDC avec, à la clé, l’accord politique issu du dialogue censé réagir la période transitoire. Face à la pression des occidentaux réclamant la tenue d’un nouveau Dialogue plus inclusif intégrant l’opposition radicale et censé recadrer l’accord de la Cité de l’Union africaine jugé perfectible, les États de la région (Sadc-Cirgl) pensent faire cause commune pour défendre leurs intérêts respectifs. En cela, la réunion de Luanda apparaît comme une opportunité pour les pays de la Cirgl de réaffirmer leur autonomie face à une ingérence occidentale devenue de plus en plus expressive. Les États membres de la Cirgl et de la Sadc pourront ainsi scruter l’accord politique ayant sanctionné le dialogue national en RDC en jaugeant sa conformité avec l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région paraphé le 24 février 2013 d’où il tire toute sa substance. Cet accord-cadre, on le sait, avait fixé une série d’engagements à respecter tant par la RDC que par les États de la région dans le but de promouvoir la crédibilité, le développement politique et institutionnel, la sécurité intérieure et transfrontalière, la bonne gouvernance et les droits de l’homme. En organisant le dialogue qui a abouti à un consensus politique quant à la gestion de la transition, la RDC a respecté un des prescrits dudit accord-cadre quand bien même il aura pêché par un déficit d’inclusivité. Là-dessus, la tendance est à l’entérinement des décisions prises, écartant de fait toute perspective d’un deuxième round des discussions comme le réclame la communauté internationale, le Rassemblement et une partie de la société civile. Le ton a déjà été donné la veille par l’hôte du sommet, l’Angola, qui par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, a prévenu que cette rencontre n’aura pas pour vocation de remettre en cause le contenu de l’Accord politique tel qu’il a été conclu à la cité de l’UA. C’est autant dire que pour l’Angola, il n’y aura donc pas de nouveau dialogue, ni de nouvelle date des élections. « Le dialogue a été assez ouvert. Tous les partis ont été conviés. Naturellement, il y a des rassemblements qui n’y étaient pas. Donc, je crois que l’accord reste ouvert et que toutes les autres parties de l’opposition qui n’y ont pas participé peuvent ensuite se joindre à ce dialogue. Mais je crois que ce qui a été signé, on est obligé de l’accepter et ensuite de les aider à aller vers la paix », a déclaré Georges Chikoti à l’ouverture de la réunion ministérielle préparatoire de la 7e réunion de haut niveau du mécanisme régional de surveillance de l’accord-cadre. Une façon de dire que les critiques de la communauté internationale et de l’Union européenne en particulier, qui en appellent à un nouveau dialogue plus inclusif élargit au Rassemblement et à la tenue de la présidentielle d’ici 2017, risquent de ne pas avoir d’échos à Luanda. De quoi doucher vraiment les espoirs des leaders du Rassemblement qui misaient sur la présence des chefs d’État de la région à Luanda de sorte à imposer un nouveau dialogue plus inclusif en RDC. À tout prendre, la communauté internationale voudrait, à travers ce sommet de Luanda, se saisir du dossier politique du grand Congo et tenter de trouver une voie de sortie pour lui éviter le chaos qui se profile à l’horizon du 19 décembre. Alain Diasso Notification:Non |