Sommet de l’Élysée : ouverture du forum économique

Mercredi 4 Décembre 2013 - 15:15

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Le Forum pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l'Afrique et la France, organisé conjointement par le ministère de l'Économie et des Finances et le patronat français regroupé au sein du Medef International, s'est ouvert ce matin à Paris. Il donne le coup d'envoi aux rencontres du Sommet de l'Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, nouveau nom donné au sommet France-Afrique par le président français, François Hollande

Pierre MoscoviciPierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur de la France, Ngozi Okonjo-Iweala, ministre nigériane des Finances, Moulay Hafid El Alamy, ministre marocain de l’Industrie et du Commerce, et Jean Burelle, président du Medef International, ont ouvert la rencontre, en présence de nombreux ministres et de six cents chefs d’entreprise français et africains.

Le consensus semble unanime : l’Afrique est le continent de l’avenir. La question au cœur des débats étant comment la France peut y prendre sa part afin de profiter de cette croissance et de ce dynamisme.

Pierre Moscovici a reconnu que l’Afrique contribuait et contribuerait à la croissance de la France, qui entend renforcer, renouveler et équilibrer sa relation d’échange et d’investissement, mobiliser ses entreprises déjà actives sur le continent, hier essentiellement considéré comme une terre de ressources naturelles, minières ou agricoles, et aujourd’hui vu comme un espace de production, de transformation et de consommation.
 Il a invité les entreprises africaines et françaises, conscientes de leurs intérêts réciproques, à intensifier leur partenariat au profit d’une prospérité partagée et d’un développement durable, voyant en l’Afrique une nouvelle frontière de l’économie, dernier continent fertile ayant accru sa croissance au moins deux fois plus vite que le reste du monde. « Nous devons changer notre perception de l’Afrique», a déclaré Pierre Moscovici, pour qui l’Afrique a fait son choix. « Elle n’a plus de relations privilégiées avec la France » qui doit définir d’autres pistes pour faire revivre des relations communes, à travers un agenda commun.

Nicole Bricq a rappelé dans son allocution ce constat : la part de la France dans les économies africaines a été divisée par deux en trente ans en Afrique francophone et elle peine à décoller dans les pays anglophones. Comme en écho, la ministre nigériane des Finances a provoqué amicalement les officiels et les entrepreneurs français en rappelant que l’Afrique était la seconde région du monde la plus dynamique économiquement derrière l’Asie, avec une croissance moyenne de 5% par an cette dernière décennie. Pour la ministre, si la France a des liens historiques avec l’Afrique, cette croissance et l’arrivée de nouveaux partenaires doivent la pousser à « travailler un peu plus dur » que par le passé pour convaincre les Africains de faire du commerce avec elle.

Les besoins en infrastructures sur le continent sont gigantesques : les pays africains ont besoin d’investir entre 10 et 20% de leur PIB par an dans les infrastructures. C’est donc une invitation à investir dans ce secteur adressée au secteur privé français que la ministre a lancée : « Si vous n’êtes pas en Afrique maintenant, vous ratez la chance de votre vie ! ». Prête à relever le défi, la France en la personne de Nicole Bricq, ministre du Commerce, a déclaré : « La concurrence est rude en Afrique et la France ne la craint pas. »

La ministre a proposé une nouvelle feuille de route pour replacer l’Afrique subsaharienne au cœur de la politique économique française : se mettre à l’écoute des besoins et des attentes des pays africains, respecter les équilibres des pays où elle veut s’installer, se concentrer dans les secteurs des villes durables et dans les nouvelles technologies, en élargissant la co-localisation qui a fonctionné en Afrique du Nord, s’appuyer sur les structures de renforcement telles qu’Ubifrance qui va s’installer au Congo, au Sénégal et dans quelques pays anglophones. « L’Afrique est éveillée et nous, nous devons nous réveiller », a lancé en guise de conclusion la ministre.

Rose-Marie Bouboutou et Noël Ndong

Légendes et crédits photo : 

Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances français (© Adiac)