Situation en Centrafrique : les Fardc à la rescousse de la Misca

Samedi 21 Décembre 2013 - 14:00

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En sa qualité de commandant suprême des Fardc, le chef de l’État, Joseph Kabila, vient de décider d’affecter à cette force internationale un contingent issu des unités d’élite actives au sein de l’armée nationale congolaise.

La République démocratique du Congo vient d’opter pour sa participation en termes de contribution en hommes des troupes à la Mission internationale de stabilisation de la Centrafrique (Misca) qui est en cours de déploiement en République Centrafricaine. La décision d’affecter à cette force placée sous les auspices de l’Union africaine un contingent congolais issu des unités d’élite actives au sein des Fardc fait suite à une requête des instances de la Communauté économique des États d’Afrique centrale et de l’Union africaine. L’annonce en a été faite le 21 décembre par Lambert Mende Omalanga au cours d’un point de presse. Le Porte-parole du gouvernement a donné toutes les motivations qui sous-tendent cette décision d’autorité prise par le chef de l’État, Joseph Kabila Kabange, en sa qualité de commandant suprême  des Fardc.

Le contingent congolais est constitué d’un bataillon d’infanterie composé de 850 éléments aguerris. De l’avis de la haute hiérarchie militaire, trois à quatre jours seraient amplement suffisants pour effectuer le transfert des troupes  à partir de la RDC, a révélé le ministre tout en indiquant que les autorités compétentes misaient, pour leur part, sur une marge de quinze jours, le temps d’affiner tous les préparatifs multiformes du contingent pour une action efficiente et efficace. Lambert Mende justifie cette participation des Fardc à la Misca par la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire en République Centrafricaine laquelle a de sérieuses répercussions sur la frontière commune avec la RDC. Le conflit qui a conduit au changement de régime politique dans ce pays a, en effet, entraîné dans son sillage une série de séditions et de sévices qui ont coûté la vie à plus d’un millier de personnes inoffensives.

Près de 50.000 réfugiés centrafricains

Les affrontements plus ou moins circonscrits des derniers mois sont en train d’évoluer très dangereusement sur fond de « motivations ethniques ou identitaires avec un élargissement exponentiel du rayon des victimes des violences », a noté Lambert Mende. Et la RDC, qui subit actuellement les conséquences des conflagrations ethniques ou identitaires du fait de son voisinage avec la Centrafrique, est obligée de s’impliquer dans le processus de paix susceptible d’y rétablir et consolider la paix et la sécurité.

Citant les statistiques de la Commission nationale des réfugiés, l’officiel congolais note que la RDC héberge actuellement près de 50.000 réfugiés centrafricains, exactement 49.838 qui, fuyant les exactions, ont sollicité et y ont obtenu l’asile à la suite du conflit en cours. 4.569 centrafricains réfugiés ont traversé la frontière ces dernières heures malgré sa fermeture, a-t-il précisé ajoutant qu’il s’agit là d’un « fardeau supplémentaire pour la RDC qui a déjà fort à faire avec la réhabilitation du Nord et du Sud Kivu, victimes d’une guerre d’agression finissante ». Et d’ajouter que cette contribution en hommes de la RDC au processus de normalisation en Centrafrique constitue « un apport important et utile » à la stabilisation de ce pays et à celle de l’Afrique centrale.

D’où la RDC, qui a déjà expérimenté ces types de conflits identitaires avec les tristes évènements survenus au Rwanda en 1994 sur fond d’une déstabilisation récurrente des provinces du Nord et Sud Kivu au cours des deux dernières décennies, a-t-il indiqué, ne pouvait guère être indifférente à ce qui se passe actuellement en Centrafrique.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les éléments des Fardc