Service public : la Société nationale de distribution d’eau face à son avenirMercredi 18 Novembre 2015 - 16:45 La problématique qui a été posée lors des travaux de la session extraordinaire du conseil d’administration de cette entreprise de service public, tenue le 16 novembre à Brazzaville, sous la direction de son président, Ferdinand Sosthène Likouka, trouvera certainement de réponse dans les mois à venir L’examen des points saillants inscrits à l’ordre du jour de la dernière session se fera prochainement, a ainsi décidé le conseil d’administration. Il s’agit, entre autres, du plan stratégique, période 2016-2020. Selon une source proche de l’entreprise, dans ce plan, toutes les charges sont à la disposition de l’Etat, alors que celles-ci devraient être départagées entre les deux parties. En effet, ce plan stratégique définit les principales actions envisagées et leur enchainement pour atteindre les objectifs du contrat de performance signé le 7 mai 2013 entre l’Etat et la SNDE. Il s’agit notamment d’améliorer la qualité du service fourni aux abonnés ; accroître le taux d’accès à l’eau des populations dans le périmètre du contrat ; améliorer l’efficacité de la SNDE afin de restaurer son équilibre financier tout en pratiquant un tarif d’eau acceptable ; intervenir en matière de continuité de la distribution et de la qualité d’eau. L’autre point ajourné concerne l’examen et l’adoption de la nouvelle organisation de la SNDE qui se trouve actuellement sur la table du gouvernement. En effet, le nouvel organigramme prévoit le passage de neuf directions à cinq afin d’améliorer l’efficacité de l’entreprise et de l’aider à atteindre ses objectifs. Face aux défis de l’heure, les conseillers ont, par ailleurs, examiné la fiche d’information sur la politique tarifaire et l’analyse économique du projet d’extension du réseau et de réalisation des branchements dans les quartiers périphériques de Brazzaville. « Nous avons abordé la question tarifaire, nous avons échangé, mais nous allons continuer à rechercher des éléments afin d’en donner l’ossature. Mais aujourd’hui, la SNDE arrive avec beaucoup de satisfaction à apporter de manière acceptable de l’eau dans la ville de Brazzaville. Nous estimons qu’il va falloir regarder progressivement comment améliorer ce coût, mais aucune décision n’a été prise », a expliqué le directeur général de la SNDE, Louis Patrice Ngagnon, à la presse. S’agissant de la tarification, il a été retenu que pour l’instant, seuls les gros consommateurs seront facturés au compteur et le reste de la population paiera les prix forfaitaires jusqu’en 2016. « A Brazzaville, nous avons des tuyaux qui ont plus de 40 ans » Interpellé sur les fuites d’eau constatées dans plusieurs quartiers de Brazzaville, Louis Patrice Ngagnon a imputé le tort à la vétusté des installations. Pour lui, avec la 2e usine de Djiri, Brazzaville dispose actuellement d’un débit important d’eau, ne pouvant pas supporter la pression actuelle de l’eau, les vieux tuyaux lâchent à certains endroits. « Nous avons par exemple essayé d’élargir notre réseau d’intervention, en affectant sept équipes sur le terrain pour qu’au fur et à mesure qu’une fuite d’eau se fait remarquer, nous la réparions. Mais dans certains vieux quartiers comme Poto-Poto, Bacongo, Moungali, pour réparer les fuites il faut changer les réseaux. Les normes disent qu’un tuyau doit être changé tous les 10 ans, alors qu’à Brazzaville nous avons des tuyaux qui ont plus de 40 ans », a-t-il déploré, précisant qu’on ne peut pas produire de l’eau pour ne pas l’emmener jusqu’aux clients, ce sont des pertes énormes. S’exprimant sur les relations existant avec l’Etat, il a rappelé que la SNDE est une entreprise publique qui a besoin de l’accompagnement du gouvernement. « Aujourd’hui, nous avons la grande usine de Djiri, nous avons pratiquement tous les projets d’eau réalisés pendant les municipalisations accélérées dans les différents départements, nous ne pouvons pas dire que l’Etat n’assiste pas l’entreprise. Malheureusement c’est la conjoncture qui est difficile. Certainement, elle ne permet pas à l’Etat de regarder exclusivement la SNDE car l'Etat a la charge de plusieurs autres entreprises. De notre part, nous estimons que ce qui est fait, est encore insuffisant, il faut poursuivre », a conclu Louis Patrice Ngagnon.
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le directeur général de la SNDE, Louis Patrice Ngagnon, crédit photo Adiac Notification:Non |