Secteur minier : le potentiel sous-exploité de la petite mineJeudi 1 Octobre 2015 - 19:00 Publié le 1er octobre 2015 par la Banque mondiale (BM), le dernier rapport de suivi de la situation économique et financière pour la RDC porte sur le thème du renforcement de la résilience de long terme du pays avec un accent particulier sur le rôle de la dédollarisation, de la prospection artisanale et de la diversification économique. Globalement, l’idée est de suggérer aux dirigeants congolais de porter une attention particulière sur des secteurs à haut potentiel déjà existants mais dont les opportunités ne sont pas suffisamment mises à profit, notamment dans l’exploitation minière artisanale. À l’hôtel Memling, la représentation de la BM a réuni les membres des institutions de l’État et d’autres partenaires au développement pour échanger sur les conclusions de ce rapport, la troisième édition du genre consacrée au suivi de la situation économique et financière. « Ce rapport est une revue des principaux développements économiques de la RDC couvrant l’année 2014 et la première moitié de 2015. Au-delà de l’analyse, il présente les principaux résultats des travaux analytiques de la BM en RDC et les replace dans la perspective de l’évolution de l’économie congolaise à long terme », a insisté le directeur des Opérations de la BM pour les deux Congo, Ahmadou Moustapha Ndiaye. Globalement, l’on y a appris le bon comportement de la croissance du pays qui demeure robuste, tirée par un secteur minier dynamique (production en hausse : + 210% pour le coltant, +125% pour l’or ) et par la reprise progressive d’autres secteurs. D’une manière générale, il ressort de ce rapport que la RDC continue à garder la trajectoire de la croissance malgré un contexte international préoccupant marqué par un ralentissement de l’économie chinoise. La volatilité des cours mondiaux des matières premières a fait douter les groupes miniers, notamment Glencore qui a annoncé récemment la suspension de sa production de cuivre en RDC. Il s’agit d’une matière première stratégique pour le pays. En effet, comme l’ont souligné les experts de la BM, le pays a plusieurs paradoxes. Il y a sa dépendance aux matières premières, plus précisément au cuivre. Curieusement, la croissance dans les secteurs des ressources naturelles n’a pas permis d’augmenter les recettes fiscales et d’accumuler d’importantes réserves de devises. À travers cette étude, la BM suggère au gouvernement de nouvelles politiques, tirant ainsi toutes les conséquences de l’insuffissance des recettes publiques, du faible niveau de réserves en devises et de la forte dollarisation de l’économie qui fragilise les politiques monétaires. Sur ce point, l’étude reste convaincu qu’une dédollarisation reste le défi majeur pour diminuer la dépendance à l’égard des réserves de change. Il est aussi essentiel d’augmenter les revenus de seigneuriage et de restaurer le rôle de la politique monétaire dans la gestion économique. Mais pour atteindre la résilience à plus long terme, la RDC doit effectivement diversifier son économie et ses exportations. À ce stade, le pays exporte essentiellement vers la Chine (41%). Cela pose un problème de concentration géographique. Par produit, 95% des exportations concernent le pétrole et les produits miniers. La diversification au niveau minier ne s’est fait qu’au niveau de la chaîne des valeurs faute d’un climat d’investissement favorable. Les réformes de nouvelles générations sont toujours attendues en raison du retard même de la révision du Code minier. Les efforts doivent se concentrer sur la formalisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle qui permettrait au pays de créer des emplois, de générer des revenus pour les ménages et les recettes fiscales au niveau national et local. Par rapport à d'autres secteurs tout aussi stratégiques, les experts de la BM estiment que la petite mine offre déjà un cadre suffisament opérationnel pour mettre en œuvre des politiques efficaces en peu de temps. Laurent Essolomwa Notification:Non |