Sanctions européennes : la réplique du gouvernement vise sept belges et deux américains

Jeudi 15 Juin 2017 - 12:27

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Le gouvernement avait confié le travail d’identification des personnalités occidentales à sanctionner et le type de sanction à leur infliger à un groupe informel de travail qui, depuis le 10 juin, avait rendu sa copie.   

Le gouvernement avait confié le travail d’identification des personnalités occidentales à sanctionner et le type de sanction à leur infliger à un groupe informel de travail qui, depuis le 10 juin, avait rendu sa copie.   

 

Le bras de fer se poursuit entre l’Union européenne (UE) et le gouvernement congolais. Ce dernier n’entend pas se laisser plier dans le dossier des sanctions prises à l’encontre de huit officiels, civils et militaires, accusés d’avoir « contribué en  planifiant, dirigeant ou commettant  des actes constituant de graves violations des droits de l’homme ». Aux sanctions européennes sont venues s’ajouter celles prises par les Etats-Unis d’Amérique qui, à leur tour, ont ciblé quelques autorités congolaises. Gel des avoirs et restriction des visas sont les principales sanctions infligées à ces personnalités congolaises accusées, à tort ou à raison, d’entraver le processus démocratique.   

En RDC, les officiels ne se sont pas fait prier pour exprimer leur désappointement face à ce qui s’apparente à une ingérence dans les affaires intérieures du pays. Aujourd’hui, l’heure est à la riposte. Le gouvernement entend réserver à l‘Union européenne une riposte à la mesure de l’affliction provoquée par ce que, dans les milieux politiques concernés, l’on qualifie déjà de « provocation ». Sans ambages, le Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères Léonard Shé Okitundu avait promis une riposte du gouvernement au cours d’une audition le 11 juin à la Chambre basse du Parlement tout en sollicitant l’appui des députés nationaux pour une position concertée quant  à ce. « Si l’UE ne retire pas ses sanctions après la demande qui sera formulée par Gouvernement, la RDC se trouvera dans l’obligation d’user du principe de réciprocité », avait-il martelé.

Liant la parole à l’acte, le gouvernement a sollicité le concours d’un groupe informel de travail dénommé Groupe de soutien au Gouvernement de la RDC qui devrait s’atteler à l’identification des personnalités occidentales à sanctionner et le type de sanction à prendre à leur encontre. C’est depuis le 10 juin que cette structure a rendu sa copie, à en croire le site 7.sur7.cd. D’après ce document, sept belges, une italienne et deux américains se retrouvent sur la liste des personnalités étrangères à sanctionner par le gouvernement de la RDC. Il s’agit, entre autres, de : Didier Reynders (vice-premier ministre belge des affaires), Bart Ouvry, (ambassadeur de l’UE en RDC), Bertrand de Combrugge (ambassadeur de la Belgique en RDC), Kon Vervaeke (ambassadeur de l’UE/Afrique), Maria Arena, Ida Saywer (directrice Afrique Centrale de Human Right Watch), Cécile Kyenge (députée européenne), Sasha Levnev (directeur associé de l’Ong Enough Project), Karl Vanlouwe (membre de la NVA flamande) et Peter Luyckx (député fédérale de la NVA Flamande).

La RDC s’est donc basée sur le principe de réciprocité dans les rapports internationaux pour réagir. Les personnalités étrangères ainsi visées sont, pour la plupart, bien connues. Les sanctions en instance de leur infliger varient entre la déclaration comme persona non grata, l’interdiction de séjour en territoire congolais et la non délivrance de visas permanents. Quant aux sanctions économiques, elles frapperaient des unités économiques appartenant à certains pays bien déterminés qui s’ingèrent dans la vie interne de la RDC d’une manière notoire et contraire à la Charte de l’Onu, précise le communiqué du Groupe de soutien au Gouvernement. Les sanctions iraient de la suspension des transactions commerciales à la fermeture de certains sièges d’entreprises et même de certaines représentations consulaires. L’étape finale consisterait en des mesures drastiques de rupture pure et simple jusqu’à nouvel ordre de certains partenariats ou coopérations officiels, indique la source.

Autant dire que la RDC est bien décidée à ne pas perdre la face dans le bras de fer qui l‘oppose à l’Union européenne et aux Etats-Unis, quand bien même les sanctions prises par ces deux partenaires contre ses dirigeants ne visent pas l’Etat congolais en tant que tel mais bien des individus présumés enfreindre le processus démocratique dans le pays. Les propositions de sanctions transmises au gouvernement par le groupe d’appui devraient, en amont, faire l’objet des discussions en Conseil des ministres avant que ne soit levée une option définitive en synergie avec l’Assemblée nationale, révèlent des sources.        

        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

She Okitundu, ministre des affaires étrangères

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