Retombées de la marche du 25 février à Kinshasa : Rossy Mukendi, une victime de plus !Lundi 26 Février 2018 - 16:19 Le jeune activiste de trente-six ans aurait été visé par balle à bout portant par les forces de la police à la paroisse Saint-Benoit de Lemba, rapportent des témoins. La mort par balle de Rossy Mukendi Tshimanga (36 ans) - domicilié sur l’avenue Manzengele à Ngaba -, dans la foulée de la marche des chrétiens catholiques initiée le 25 février par le Comité laïc de coordination (CLC) continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive. Une chose est vraie, c’est que l’objectif « zéro mort » décrété par la police qui a promis de faire son travail de manière professionnelle n’a pas été atteint. Le sang a coulé, à Kinshasa et à Mbandaka où la population a répondu massivement à l'appel du CLC. Alors qu’au départ, les responsables de la police ont semblé ignorer le décès du jeune Rossy, tentant vainement de convaincre sur l’absence de victimes, ils ont fini par se rétracter devant la réalité implacable des faits. À la paroisse Saint-Benoît de Lemba, en effet, le jeune Rossy aurait été, d’après des sources, visé par une balle à bout portant. Le récit tel que développé par des témoins renseigne que l’infortuné, un activiste réputé dans le coin, s’apprêtait à fermer le portail de la paroisse lorsqu’il a été atteint par balle à l’abdomen. Rossy, autant que les autres fidèles, était préoccupé par l’intrusion dans l’enceinte de la paroisse des policiers armés qui ne se sont pas fait prier pour lancer des gaz lacrymogènes. C’est sur ces entrefaites et pour éviter la propagation de la fumée à l‘intérieur de l‘Église qu’il a pris l‘initiative de fermer le portail de l'église, sans savoir qu’un malheur l'attendait. En ce moment, des policiers en surnombre campaient aux alentours de la paroisse, cherchant à dissuader les fidèles à ne pas marcher. Son ami, qui était présent au moment des faits rapporte : « Nous étions à l’église. C’était après la messe de 6 h30 à la Paroisse Saint-Benoit de Lemba. Nous avions vu d’abord de policiers lancer des grenades lacrymogènes. Il était allé fermer le portail de l’église. Un policier a ouvert la porte et a tiré à bout portant sur notre ami ». Il enchaîne : « On se préparait pour aller à la marche ». Acheminé d’urgence à l’hôpital Saint-Joseph, le jeune Rossy a fini par succomber de ses blessures. Une version que ne partage pas la police qui présente la victime comme un fauteur de troubles. D’après son porte-parole cité par radiookapi.net, le jeune Rossy aurait quitté sa commune de Ngaba pour aller semer le désordre à l‘église Saint-Benoit. « Le fauteur de troubles a été grièvement atteint par balles en caoutchouc », rapporte le colonel Pierrot Muanamputu, non sans susciter l’indignation des ONG de défense des droits de l'homme à l’instar de l’Acaj qui a promi de se battre pour que ce crime crapuleux ne reste pas impuni. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Le corps sans vie de Rossy Tshimanga sur une civière Notification:Non |