Réforme sur la bancarisation : la paie des agents de l’État au centre d’une évaluation

Jeudi 19 Mars 2015 - 17:45

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Après quatre ans  de la mise en œuvre de la réforme sur la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’État, l’heure est à l’évaluation de cette opération qui a contribué à la maîtrise des effectifs des agents et fonctionnaires de l’État.

Tous les acteurs impliqués dans  cette réforme se sont donné rendez-vous le 19 mars à l’hôtel Kempisky pour  passer en revue les différents aspects de  ce processus  tout en se focalisant sur les obstacles quant à la bonne poursuite de cette reforme pour en proposer des pistes de solutions. Au terme de cette réflexion, les participants devront élaborer la matrice des mesures concrètes pour la mise en œuvre  de la réforme et le plan d’action 2015.

Ce premier atelier annuel du comité de suivi  de la paie des fonctionnaires et agents de l’État  sur l’évaluation de la réforme sur la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’État a été ouvert par le ministre d’État et ministre au Budget, Michel Bongongo.  Celui-ci  a  invité les participants  à une réflexion profonde et sans complaisance parce que « la réforme  sur la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’État intéresse au plus au point le gouvernement ».

 Pour Michel Bongongo, les participants  à cette réflexion devront trouver des solutions aux réclamations  enregistrées liées notamment à la lenteur dans la transmission des listings en soft et en dur , à  l’envoi tardif par les banques des rapports de paie, à  la faible couverture bancaire dans les territoires d’accès difficile. Ce qui empêche de réaliser une paie de proximité.

En dépit de ces difficultés, le ministre d’État  et ministre du Budget reconnaît que la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires présente plusieurs avantages. Pour le gouvernement, elle lui permet de maîtriser les effectifs et l’enveloppe salariale,  d’assurer la paie des agents  dans le mois; d’éviter le glissement d’un mois à l’autre; de prévenir toute accumulation d’arriérés. Pour les  agents, la bancarisation leur permet d’accéder  aux divers services  qu’offrent les banques tels que les crédits. Aux banques, la bancarisation a contribué  à l’augmentation de leurs clients et leur volume d’activités.

Auparavant,  le président du comité de suivi de la paie des agents et fonctionnaires de l’État, Jean-Louis Kayembe wa Kayembe, a souligné que la réforme a fait du chemin.  « Elle  s’est voulue très ambitieuse et pourtant les difficultés à franchir étaient de taille. Il a fallu  donc une détermination ferme  des autorités du pays pour arriver  aux résultats actuels à la grande satisfaction de tous », a t-il dit.

De son coté, la vice-présidente de l’association congolaise des banques, Félicité Singa Boende, a relevé des difficultés auxquelles sont confrontées les banques commerciales dans la paie des agents de l’État. Parmi ces difficultés, elle cite  l’identification des bénéficiaires  parce que  beaucoup  parmi eux n’ont pas des pièces d’identité, l’accès difficile  dans certains  coins du pays, la non spécification de la cartographie des enseignants, militaires et policiers, la pauvreté des infrastructures et l’immensité du territoire à couvrir. Pour pallier ces difficultés, Félicité Singa Boende  propose comme solutions  le déploiement des banques à l’intérieur du pays pour répondre au manque des  structures bancaires, la formalisation de la bancarisation totale des effectifs dans les zones d’accès difficile, la mise en place d’une commission mixte paritaire entre association congolaise des banques et le comité de suivi de la paie, la mise en place d’un bureau  de plaintes pour réceptionner toutes les plaintes de bénéficiaires.

Aline Nzuzi