Réforme : la Poste congolaise attend toujours son développement intégral

Mardi 13 Septembre 2016 - 16:46

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Pour être compétitive et s’arrimer à la modernité, la Poste congolaise a mené une étude de réforme du secteur grâce à l’Union postale universelle (UPU). Ce plan qui devrait permettre la modernisation de son réseau et des services attend toujours d’être financé, alors que le secteur postal accuse un grand retard. 

Depuis plus de cinq ans, le « Plan intégral de réforme et de développement postal » (Pidep) ne semble pas convaincre les plus hautes autorités, certainement adoubé par les télécommunications.  Adopté en 2008, le projet n’a presque pas connu d’actes majeurs au-delà des discours ponctués sur la simple volonté de donner à la Poste congolaise un nouveau visage.

Le Pidep devrait permettre la réhabilitation et la modernisation du réseau postal, l’amélioration de la qualité des prestations et la migration des Centre des Chèques Postaux (CCP) en Banque Postale.  Cependant, Il semble que parmi ces objectifs, seul le projet de migration des CCP en Banque Postale a été réalisé. En décembre 2015, dans le cadre du Pidep, une trentaine de motocyclettes destinées à rénover le parc des facteurs a été offert à la Société des Postes et de l’Epargne du Congo (Sopeco). Une action saluée, mais comparable à une goutte d’eau dans l’océan au regard des attentes énormes du secteur postal. Malgré des études, en effet, des projets entiers sont en attente de financement.

C’est pour répondre au réalignement de ses services face au développement du numérique que le Pidep trouve, entre autres, son justificatif. Les TIC ont considérablement modifié les communications sociales et commerciales et ont entraîné un fort déclin du secteur de la poste aux lettres traditionnelles. Chaque année les volumes du courrier traités par les Postes du monde entier diminuent à cause de l’évolution fulgurante de l’Internet et autres réseaux sociaux. Pour réagir, les opérateurs postaux diversifient leurs activités et proposent de nouveaux services électroniques à leurs clients.

Réagir malgré les difficultés

Depuis quelques années on assiste à une tentative de réhabilitation des bureaux de poste par l’Etat mais sans réel engagement. Le dernier bureau rénové par la Sopeco sous fond propre est celle de Madingou, dans la Bouenza à l’occasion des festivités de l’indépendance en août dernier. Si physiquement on peut constater la renaissance de la poste dans certains départements, à l’instar des grandes villes, il est plutôt à espérer une activité riche en services.

Avec l’avènement du numérique ayant affaibli le rôle de la poste traditionnelle, la Poste congolaise n’a pas d’autre option que d’adopter les nouvelles technologies afin d’améliorer l’éventail de produits et services qu’elle propose ainsi que les processus opérationnels, de sorte à mieux répondre aux besoins des clients.

Internet étant le principal canal de prestation des services électroniques, la Poste congolaise tente de rejoindre la marche mais timidement. Bien qu’elle ne dispose pas d’un site Internet officiel où convergerait sa gamme de service, quelques opérations à travers Internet et le téléphone s’opèrent tant bien que mal : le Chronocash (transfert d’argent national à partir d’une carte à gratter) et le Mandat Electronique international – MEI (transfert d’argent international entre le Congo, plusieurs pays africains et la France), pour ne citer que ces deux opérations.

Récemment, dans le même élan, la Sopeco a ouvert un cybercafé dans l’enceinte du bureau de poste de Poto-Poto, dans le 3ème arrondissement, pour diversifier ses activités. Malgré ces actions cependant, deux projets phares sont en attente de financement pour booster le développement postal mais aussi les autres secteurs de l’économie nationale : Le Système d’information de Management Postal et le Courrier hybride.

Le premier est développé en partenariat avec la Poste tunisienne et la société Prodit. Il consiste à mettre en place un système d’information qui permettra de gérer tous les services et produits postaux en temps réel sur l’ensemble du territoire national.

Le second se développe avec deux partenaires qui sont la Poste du Maroc et la société marocaine GEMADEC qui a récemment rencontré le Premier ministre Clément Mouamba, pour réveiller le projet, sans doute. Il s’agit en effet d’une offre intégrée, depuis la transmission sécurisée de fichiers numériques via différents supports jusqu’à la distribution physique au destinataire final. Un projet majeur qui pourrait redonner au service courrier un nouveau souffle au moment où les prestations traditionnelles sont asphyxiées par la vitesse des TIC.

 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

Inauguration du bureau de Poste de Madingou, dans la Bouenza

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