Recherche agronomique : l’IRA table sur la réussite de la campagne agricole 2016-2017

Dimanche 14 Août 2016 - 17:57

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De la recherche à l’agriculture, en passant par les défis à relever de l’Institut national de recherche agronomique (IRA), le directeur général Grégoire Bani nous en dit long. Regard croisé sur l’impact de la recherche dans le développement de cette filière qui peine à trouver son chemin.

Les Dépêches de Brazzaville : Quel est l’apport de la recherche dans le développement agricole au Congo ?

Grégoire Bani : La recherche agronomique au Congo a beaucoup apporté au développement de l’agriculture. Les recherches menées ont permis d’introduire plusieurs espèces végétales et animales d’intérêt économique ; diffuser des semences, plants, boutures à haut potentiel de production et résistantes aux maladies, des géniteurs (pour l’élevage), des techniques de production, réduire l’impact des bioagresseurs (maladies et ravageurs) sur la productivité des végétaux et des animaux d’élevage. Les études menées ont également permis de développer des technologies de gestion de la fertilité des sols ; mettre au point des formules d’aliment de bétail avec les produits locaux ; et de former de nombreux chercheurs, étudiants, techniciens, agents de développement, agriculteurs et éleveurs.

L.D.B : Depuis 2007, les différents instituts et centres de recherche font face à un problème de vieillissement de son personnel. Quel avenir pour la recherche scientifique au Congo ?

G.B. : Oui, il y a une pépinière, ce sont les universités. Cependant, l’IRA étant une institution publique, il est sous le même régime que les autres et reçoit au compte-gouttes, les agents qui y sont affectés conformément au quota des recrutements opérés par la fonction publique.

L.D.B. : Vous êtes experts dans la lutte contre les insectes ravageurs. Quelles sont les différentes recherches que vous avez menées dans ce domaine pour lutter contre ces insectes ?

G.B. : Nos recherches portent sur les relations Plante-insecte. Nous avons travaillé particulièrement sur le rôle des insectes dans la dissémination des maladies du manioc. Nous avons apporté un éclairage sur la compréhension des interactions entre le manioc, le criquet puant et la bactériose vasculaire du manioc, sur le rôle de la punaise Pseudotheraptus devastans dans l’épidémiologie de l’anthracnose du manioc. Nous avons mis en évidence la présence au Congo de la cochenille africaine des racines et tubercules et établit le statut de ravageur du manioc du cercopide Ptyelus grossus. En arboriculture fruitière, nous avons obtenu des résultats intéressants sur les mouches des fruits et sur les cochenilles des agrumes et du papayer.

L.D.B. : Que manque-t-il au Congo pour se tourner vers l’agro-industrie ?

G.B.: Il ne manque rien. Les conditions édaphoclimatiques sont très favorables. La volonté politique de développer ce secteur se montre bien par les investissements dans les infrastructures, les réformes institutionnelles entreprises en faveur de ce secteur. Beaucoup d’initiatives sont prises par le privé national et étranger. Ces initiatives trouvent le soutien des partenaires techniques et financiers.

L.D.B. : Quels sont les défis à relever pour l’année en cours ?

G.B. :  Les défis de l’année en cours se résument à notre capacité de formuler des arguments solides pour obtenir, pour l’année budgétaire 2017, un budget d’investissement conséquent devant nous permettre de construire notre siège à Oyo et de réhabiliter totalement nos infrastructures à Loudima ; contribuer à la réussite de la campagne agricole 2016-2017. Il s’agit de réussir la préparation des terres, réaliser les semis à temps, maintenir le niveau correct d’alimentation de nos élevages de porcs, pondeuses, canards, aulacodes et déployer une activité soutenue d’essais d’aliment de bétail.

L.D.B. : Qu’en est-il de la subvention de l’Etat ?

G.B.: Elle est fondamentale car sa fonction première est d’assurer le métabolisme de base de notre établissement et d’apporter un soutien constant aux recherches menées sur les spéculations stratégiques. Elle est aussi un outil efficace pour le plaidoyer et la négociation pour la recherche des financements additionnels auprès des organismes internationaux. La subvention de l’Etat à l’IRA est l’indicateur par excellence de la qualité et de la stabilité de la recherche, gage sûr de la production et de la mise à disposition des technologies adaptées aux ambitions du développement agricole.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo: Grégoire Bani (Crédit photo Adiac)

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