RDC : le cap de l’émergence après le défi énergétiqueSamedi 14 Juin 2014 - 13:18 Le projet hydro-électrique Inga III basse chute fait partie des « engagements audacieux » de la Banque mondiale (BM) qui permettent au pays d’accéder à un don de 73,1 millions de dollars US pour mettre en œuvre une opération d’assistance, a fait remarquer son directeur des opérations dans les deux Congo, Eustache Ouayoro. En dehors du projet Inga III, il y a un autre financement de la BM en faveur du projet hydroélectrique de Ruzizi, sans compter également d’autres projets visant la stimulation de la production agricole, l’amélioration des transports et le développement des TIC. Aussi le cap de l’émergence économique est-il à la portée de la RDC mais cette dernière n’a d’autres choix que de régler durablement le problème de la production et de la distribution d’énergie. Le taux d’accès de la population à l’électricité n’excède pas les 9% contre une moyenne africaine de 31%. Entre-temps, le potentiel hydroélectrique du fleuve Congo, troisième en importance après la Chine et la Russie, a rappelé Eustache Ouayoro, offre effectivement une opportunité unique pour le développement du géant d’Afrique centrale. « Sans électricité, ce pays ne gagnera jamais le statut de marché émergent », a-t-il ajouté. Toutefois, la BM veut inscrire ses interventions en RDC dans le cadre de la promotion d’un modèle de développement responsable qui tient compte avant tout des conditions de vie de la population, créée des emplois et encourage le partage régional de l’énergie. Au-delà, elle espère arriver à créer un environnement propice aux entreprises du secteur privé, à offrir les infrastructures adéquates et à mettre en place les compétences. Le tout va concourir à favoriser l’essor d’un potentiel encore inexploité. L’énergie constituera pour le pays un puissant moteur de croissance, et l’avenir de la RDC représente aussi celui de l’Afrique, a-t-il ajouté. Eustache Ouayoro est revenue sur certains indicateurs témoignant du dynamisme de l’économie congolaise. En l’espace de quatre années seulement, entre 2010 et 2013, le taux de croissance est passé de 2,8% à 8,5%. Il y a eu aussi la forte baisse de l’inflation jusqu’à 1% en 2013, contre 53% en 2009. Même au niveau de la pauvreté, le taux a connu une baisse sensible entre 2005 et 2012, passant de 71% à 63%. D’autres résultats doivent être suffisamment mis en exergue. En effet, il faut rappeler les efforts engagés pour régler les problèmes de gouvernance et pour remédier aux insuffisances du secteur public et de l’administration publique. Enfin, d’autres projets financés par la BM ont visé la santé et l’éducation dont la vaccination des enfants avec un taux qui est passé de 54% à 83% entre 2007 et 2011, ainsi que la construction de quatre mille salles de classe et la distribution de 18 millions de manuels scolaires. En définitive, l’embellie actuelle est d’abord le fruit des politiques du gouvernement. À ce titre, les progrès économiques enregistrés ne peuvent que traduire l’efficacité des options des autorités congolaises dans ses politiques macro-économiques. Par conséquent, ces indicateurs économiques en progression ont eu pour effet de rassurer davantage les investisseurs. « Nous mobilisons tous les leviers de notre action sur le plan financier, technique et des savoirs pour changer cette situation », ont ils déclaré. Laurent Essolomwa |