RDC - Banque mondiale : trois projets sur cinq visent les infrastructures

Mardi 10 Mai 2016 - 19:29

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La Banque mondiale (BM) a abrité le 10 mai une rencontre thématique sur les infrastructures en République démpocratique du Congo (RDC). Il s'agit de la troisième rencontre du genre après les deux précédentes sur les thèmes de l'environnement et de la gouvernance. Au total, l'on compte une dizaine de projets ciblant les infrastructures, plus précisément les secteurs des routes, des chemins de fer, de l'énergie et de l'eau potable  pour un budget de 2 milliards de dollars américains soit un peu plus de 63 % du portefeuille total de l'institution de Bretton Woods en RDC.       

Pour susciter un débat sans tabous, la BM a invité les coordonnateurs des différents projets ainsi que la presse congolaise spécialisée dans les questions de développement. Comme l'a expliqué le directeur des Opérations de la BM pour les deux Congo, Ahmadou Moustapha Ndiaye, cette rencontre visait concrètement à jeter un regard rétrospectif et prospectif sur l'engagement de l'institution financière internationale en RDC. "Les infrastructures sont le soubassement de tout essor économique et sont complémentaires aux secteurs productifs tels que l'agriculture, les mines et les manufactures. Elles participent au bon fonctionnement des infrastructures de base telles que les écoles et hôpitaux, et permettent aux entreprises de contribuer à l'économie du pays par la création des emplois". Le sens même de la stratégie de la BM est d'arriver à lutter plus efficacement contre l'extrême pauvreté et de promouvoir une croissance partagée pour les 40 % de la population qui vivent dans la précarité.

Quant aux réalisations, il faut citer, par exemple, les 3 000 km de routes du réseau prioritaire. Au-delà, l'on estime que plus de 1,6 million de personnes additionnelles ont accès à l'eau potable grâce au projet PEMU. Il y a eu aussi une augmentation de la capacité de production à Inga I et II de 700 MW à 1 300 MW dont 55 MW sont déjà disponibles, et 230 MW seront disponibles en 2016. Bien entendu, le projet en rapport à l'énergie électrique a suscité l'essentiel des échanges dans la salle, avec la dégradation de la fourniture du courant électrique en RDC. En guise de réaction, le coordonnateur du projet a rappelé que les interventions dans ce secteur doivent nécessairement s'étendre dans la durée pour espérer des résultats probants. Par ailleurs, l'une des grandes difficultés est le retard accumulé par le pays en termes de maintenance et d'investissements dans le secteur énergétique au moment où la population congolaise enregistrait l'un des taux démographiques les plus élevés du monde. L'accès à l'électricité est effectif pour environ 300 000 personnes, dont 60 000 sont déjà connectées. De même, l'éclairage public n'est plus une rumeur dans plusieurs quartiers de Kinshasa, a fait remarquer Ahmadou Moustapha Ndiaye.

La BM a réaffirmé une fois encore sa détermination à accompagner le gouvernement dans la mise en oeuvre des projets d'urgence et plus sur des projets de développement durable. Grâce à cette stratégie, il a été possible de rouvrir certaines routes et réparer des ponts restés impraticables pendant plus de 20 ans pour faciliter la circulation des personnes et biens. Et la BM n'intervient pas que dans les secteurs de l'énergie, de l'eau et des télécommunications mais elle appuie également la réforme des entreprises qui évoluent dans ces secteurs stratégiques. "Plus ou moins un milliard de dollars américains ont été investis dans Inga I et II et dans la ligne de transport vers le Katanga pour une réhabilitation d'urgence. la BM travaille également avec la Snél pour améliorer la gestion de cette société commerciale". Les exemples peuvent se multiplier. Prenons le cas de l'intervention de la BM dans le secteur du transport et de l'appui apporté à la SNCC qui a acquis de nouvelles locomotives. Actuellement, le géant des transports va enclencher, avec le concours de la BM, les travaux de réfection de son réseau ferroviaire vétuste. "La BM aide à la réhabilitation des tronçons critiques, à la mise en place d'un fonds d'entretien des tronçons et au rétablissement d'un équilibre financier ". En définitive, il faut retenir que les projets de la BM sont initiés par le gouvernement et s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie globale d'assistance pays. Sur le terrain, ils sont exécutés par les agences du gouvernement.      

Laurent Essolomwa

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