Rassemblement : des journées ville morte aux meetings populaires !

Jeudi 10 Août 2017 - 18:16

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 La plate-forme de l’opposition prévoit d’organiser des meetings populaires, le 20 août,  dans les chefs-lieux et autres grandes villes des provinces ainsi que dans les quatre districts de la ville de Kinshasa.

Décidément, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement/aile Limete n’entend pas abdiquer dans son action visant à contraindre la Céni et le gouvernement à organiser les scrutins avant fin 2017. La pression qu’exerce cette frange de l’opposition sur ces deux institutions reste maintenue jusqu’à nouvel ordre. Fort du succès des journées ville morte initiées  les 8 et 9 août dernier, bien que relativisé par une certaine opinion qui estime le contraire en mettant notamment une emphase sur la reprise normale des activités au deuxième jour, le Rassop/Limete est décidé d’aller jusqu’au bout de sa lutte politique. Il s’agit de pousser la Céni à publier dans l’urgence le calendrier électoral avec, à la clé, le départ programmé de Joseph Kabila à qui la Constitution interdit de se représenter pour un troisième mandat.  

En vertu de cela, le Rassop/Limete entend respecter scrupuleusement sa feuille de route élaborée lors de son conclave tenu à Kinshasa les 21 et 22 juillet 2017. Ces assises ont, en effet, permis à la plate-forme de planifier une série d’actions de masse dont les journées ville morte du 8 et 9 août constituent une première étape, ou mieux un avertissement à l‘autorité politique appelée à revoir sa copie dans l’accompagnement du processus électoral. « Toutes les actions prévues dans notre feuille de route sont maintenues », a déclaré le secrétaire général de l’UDPS et cadre du Rassemblement. La prochaine action en vue, à l’en croire, consiste en l’organisation des meetings populaires le  20 août  dans les chefs-lieux et autres grandes villes des provinces ainsi que dans les quatre districts de la ville-province de Kinshasa.

Une gageure pour cette plate-forme lorsqu’on sait qu’à Kinshasa et ailleurs sur le territoire national, les meetings populaires sont interdits par les gouvernements provinciaux afin de prévenir d’éventuels dérapages qui pourraient en résulter avec un effet d’entraînement sur le plan sécuritaire. Le Rassemblement qui a toujours fait fi des autorisations préalables requises va-t-il de nouveau enfreindre la procédure légale au profit d’une simple lettre d’information à transmettre à l’autorité compétente ? Dans les milieux proches de cette plate-forme, on dénie à l‘autorité urbaine la compétence d’autoriser une quelconque manifestation pacifique, mais plutôt celui de veiller à l’encadrement et à la sécurité des manifestants en conformité avec les prescrits démocratiques.

Le gouvernement provincial de Kinshasa l’entendra-t-il de cette oreille ? Certainement pas, puisque les dernières marches initiées par les mouvements citoyens dans la capitale et ailleurs dans le pays ont été sévèrement réprimées par la police pour n’avoir pas reçu le quitus des autorités provinciale et municipale. Le même scénario risque de se répéter si les membres du Rassemblement s’en tenaient à ignorer l’autorité compétente pour n’écouter que la voix de leur propre raison. En tout cas du côté du Rassemblement, l’on se dit prêt à parer à toute éventualité et à engager s’il le faut un bras de fer avec l’autorité publique.

L’autre échéance sur laquelle le Rassemblement fait une fixation est celle du 1er octobre 2017. À défaut pour la Céni de convoquer le corps électoral pour les scrutins électoraux prévus pour le 31 décembre au plus tard, le Rassop/Limete entend accentuer la pression jusqu’à obtenir l’alternance tant au sommet de l’État qu’au bureau de la Céni. Ces actions iront de la désobéissance civile en vertu de l’article 64 de la Constitution aux sit-in devant les bureaux de la Céni et d’autres institutions du pays. Ceci pour dire que la lutte politique menée par le Rassop/Limete vient d’arpenter d’autres voies plus courageuses, voire suicidaires. L’avenir nous le dira.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi s'exprimant devant la presse

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