Production audiovisuelle : Serge Ibaka, mwana MbokaSamedi 4 Avril 2015 - 10:30 Grantland, blog de sport associé à la chaine sportive américaine ESPN, a produit un documentaire sur le basketteur des deux rives, Serge Ibaka, tourné à l’été 2014. Les quatre premiers épisodes de « Son of the Congo » (Fils du Congo) sont disponibles sur la chaine Youtube African District Radio. On y (re)découvre le parcours de Serge Ibaka, d’enfant des rues à Star de la NBA, ses actions de bienfaisance envers les plus démunis dans les deux Congo et ses efforts pour donner la chance à d’autres de suivre le même chemin de réussite que lui grâce aux Ibaka Games.
Enfance difficile pour une future star Quand Serge Ibaka accède à la NBA en 2008 à 18 ans, choisi en 24ème position, pour intégrer les Seattle Supersonics, c’est le début de la consécration, de la richesse, de la célébrité. Mais qui a vu, le travail, les efforts, les souffrances de "Jonas" Ibaka, nom donné par sa grand-mère, dans le ventre de la baleine ? Fils de deux basketteurs ayant évolué chacun dans l’équipe nationale de leur pays, le Congo-Kinshasa pour maman et le Congo-Brazzaville pour papa, Serge Ibaka débute le basket à l’âge de sept ans. Sa mère décède peu après et Serge vit avec son père Désiré, devenu travailleur aux Beach de Brazzaville et de Kinshasa. Suspecté d’être un opposant, Désiré Ibaka est arrêté en 2001 et emprisonné sans charge pendant deux ans. Sans parents, le jeune enfant est pris en charge par sa grand-mère maternelle Mémé Titi. Lorsque celle-ci quitte Brazzaville pour Pointe-Noire, Serge Ibaka est confié à des oncles qui, prétextant de son manque de respect, le chassent de leur maison et livrent l’enfant âgé de douze ans à la rue, le menacent et l’attaquent à plusieurs reprises lorsqu’il tente de réintégrer leur domicile. Livré à lui-même, déscolarisé, l’enfant dort dans la rue, dans les voitures, les parkings, survit grâce à des petits boulots de peinture, de « nettoyage du goudron », recourt parfois à la mendicité. « Cela m’a rendu plus fort. Toutes ces choses qui se sont passées dans ma vie m’ont motivé pour le basket quand j’étais jeune » confie Serge Ibaka à la caméra « quelque chose dans mon cœur me disait n’abandonne pas. » Et de fait, « Jonas » Ibaka s’accroche. Chaque jour, qu’il soit le ventre vide ou sans chaussures, il se lève à 4 heures du matin pour aller faire son footing, il continue de pratiquer le basket. Quand la NBA s'ouvre à Serge Ebaka
Polyglotte, Serge Ibaka s’exprime en lingala, français, anglais et espagnol. La Superstar de la NBA est réconciliée avec son passé. Il soutient financièrement les oncles qui l’avaient maltraité, leur a pardonné et leur a acheté une maison. « Si je ne les aide pas, ils ne peuvent pas vivre. » explique Serge Ibaka. L’enfant soit-disant irrespecteux est devenu le chef de famille. Il a retrouvé la fille née de la grossesse dont son père choisit de lui cacher l’existence afin qu’il puisse se consacrer à sa carrière naissante de basketteur professionnel en Europe. Et désormais tout le monde veut « une part de Serge Ibaka » la star, jusqu’à cette scène oppressante du reportage d’un quasi-début d’émeute dans un quartier de Brazzaville, provoqué par des centaines de personnes venues demander de l’argent à « l’enfant du pays » qui a réussi. « Tout est possible dans cette vie » confie Serge Ibaka dans le reportage. Sa vie en est la digne preuve. Le cinquième épisode de « Son of the Congo », sera consacré aux Ibaka Games. Rose-Marie Bouboutou Légendes et crédits photo :Le basketteur congolais Serge Ibaka ©DR
Un visuel du reportage "Son of the Congo"©DR |