Processus électoral : un calendrier électoral global imposé à la Céni

Les envoyés spéciaux internationaux pour la région des Grands lacs tiennent à un calendrier électoral global s’étendant jusqu’aux élections prévues en 2016. Ils ont exhorté la Céni à élaborer « sans délai » un « calendrier électoral global » reprenant toutes les consultations politiques. Et ce, y compris l’élection présidentielle et les législatives de 2016. C’est l’essentiel du message dont étaient porteurs l’envoyée spéciale des Nations unies pour la région des Grands lacs Mary Robinson, l’envoyé spécial du président Barack Obama pour la région des Grands lacs Russ Feingold, le représentant spécial de l’Union africaine Boubacar Diarra et le coordonnateur principal pour la région des Grands lacs de l’Union européenne Koen Vervaeke. La délégation à laquelle s’est joint le chef de Mission onusienne en RDC Martin Köbler a, au cours de son séjour de deux jours (du 2 au 3 juin) dans la capitale congolaise, livré sa perception quant aux enjeux électoraux en édictant quelques principes. Concernant le cycle électoral en cours, Mary Robinson et ses collègues ont réaffirmé le principe des élections ouvertes à tous tout en promettant d’accompagner la RDC dans cette nouvelle aventure qui tient d’un challenge.

Les envoyés spéciaux internationaux ont clairement indiqué à leurs différents interlocuteurs, en l’occurrence des officiels congolais à divers degrés, n’être pas venus en RDC pour donner des injonctions, mais bien pour suivre de près le processus électoral. Là-dessus, ils ont émis le vœu de voir lesdites élections refléter réellement la volonté des Congolais. L’appui technique est d’ores et déjà garanti pour permettre à la Céni de mener à bien sa mission. « Entre-temps, nous verrons comment des élections locales seront organisées », a commenté le coordonnateur de l’Union européenne pour les Grands lacs, Koen Vervaeke, lors du point de presse tenu au terme de leur séjour à Kinshasa. Il a souligné que les élections étaient un moment très crucial pour le peuple congolais. Avec ses pairs, il a exprimé son souci de voir les prochaines élections se tenir dans un cadre consensuel pour garantir la transparence et la crédibilité.

Toutefois, le moment le plus important du séjour des diplomates de la communauté internationale en RDC aura été leur entrevue mardi avec le chef de l’État, Joseph Kabila, qui est resté constant dans sa prise de position exprimée le week-end dernier devant les ambassadeurs accrédités à Kinshasa, à savoir que la RDC était un pays souverain et qu’elle méritait d’être traitée comme tel. Résumant l’essentiel des entretiens qu’ils ont eus avec le président de la République, les envoyés spéciaux ont, au cours de leur point de presse, martelé de nouveau sur l’exigence de ne pas rallonger le mandat présidentiel conformément à la Constitution. Aucun communiqué n’a sanctionné ces entretiens qui ont eu pour cadre le Palais de la Nation.