Processus électoral : l'ONU encourage la tenue d'un dialogue inclusif

Depuis quelques temps, le dossier de la RDC se trouve en bonne place dans les discussions      au niveau du Conseil de sécurité de l‘Onu. Lors de son adresse le 14 janvier dernier devant cet organe onusien, le Représentant spécial de l’ONU en République démocratique du (RDC) Maman Sidikou a brossé les contours des défis politiques et sécuritaires auxquels le pays est appelé à faire face en cette année 2016. Il n’a pas manqué d’exprimer des inquiétudes par rapport à l’avenir politique immédiat de la RDC. Des inquiétudes qu’inspirent les risques des troubles en lien avec les élections présidentielle et législative prévues d’ici novembre 2016.

Dans son exposé fait par vidéoconférence, le nouveau patron de la Monusco a indiqué que les élections présidentielle et législatives prévues pour novembre de cette année étaient une source de profondes divisions se traduisant notamment par l'absence d'un accord sur le calendrier électoral ou d'un budget pour les élections. Et d’ajouter : « Les préparations formelles pour un dialogue national, annoncé par le président Kabila comme un moyen de forger un consensus sur le processus électoral, n'ont pas encore commencé, notamment en raison d'une forte opposition des principaux groupes d'opposition à cette initiative ». Pour lui, toutes ces incertitudes par rapport aux lendemains n’augurent pas un avenir apaisé dans le pays.

Sur un autre chapitre, Maman Sidikou a noté la forte dégradation sécuritaire notamment à l’est du pays et en particulier dans les territoires de Beni et de Lubero, dans la province du Nord-Kivu. Les Forces démocratiques alliées (ADF) et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda notamment continuent de poser une menace sérieuse pour les populations civiles dans cette partie du pays, a-t-il indiqué. Etant donné « les risques très réels de troubles civils et de violences liés au processus électoral », l’orateur n’a pas manqué de prôner le dialogue inclusif comme la seule voie de sortie. Il a encouragé le Conseil de sécurité à apporter un soutien à ce dialogue pour autant qu’il respecte la Constitution. Il est crucial, a-t-il déclaré, « que tous les efforts soient faits pour rebâtir la confiance de toutes les parties prenantes afin de trouver un moyen d'avancer ». 

Abondant dans le même sens, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a, dans son récent rapport sur la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco, indiqué que l’ONU était prête à favoriser un dialogue national ouvert à tous et respectueux de la Constitution, des libertés et des droits politiques fondamentaux. « Un consensus sur un calendrier électoral réaliste, assorti de délais pour la mise à jour de listes électorales considérées comme crédibles par toutes les parties prenantes, permettrait de renforcer la confiance envers le processus électoral dans son ensemble », a-t-il affirmé dans ce document.