Processus électoral : Corneille Naanga réaffirme l'utilisation de la machine à voterMardi 20 Février 2018 - 16:40 Le recours à l'outil informatique lors des scrutins du 23 décembre de l'année en cours continue à alimenter la polémique. Des appréhensions ne cessent de se multiplier quant à l’expérimentation de cette nouvelle technologie pendant ces élections. S’il est vrai, comme l’a toujours soutenu le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Naanga, le pays engrangera un gain financier certain en recourant aux machines à voter plutôt qu’aux bulletins de vote trop onéreux et très laborieux dans leur manipulation, il y a lieu d’applaudir cette trouvaille. Seulement, le fait que le Congolais aura à l’expérimenter pour la toute première fois en cette année électorale pose problème. Dans un pays où le taux d’analphabétisme frôle des seuils parfois insoupçonnés, la Céni croit avoir la maîtrise de son sujet et continue de tergiverser pour lancer la campagne de sensibilisation et d’explication au fonctionnement de ces machines. Et pourtant, l’appropriation de ces engins et leur maîtrise par la population constitue un gage sérieux de la réussite des élections. Au-delà, il faudrait faire avec l’absence d’énergie électrique dans certains coins reculés du pays, mais aussi avec les aléas techniques qui peuvent toujours jouer des tours aux opérateurs de la Céni commis à la manipulation de ces machines. Nonobstant toutes ces appréhensions, notamment celle liée à la planification de la fraude électorale, le président de la Céni reste de marbre et continue de croire aux vertus qu’incarnent ses machines dont il loue d’ores et déjà l’efficacité. Aux évêques catholiques qui lui ont suggéré de soumettre, pour besoin de certification, ces engins à l’expertise de la communauté internationale pour jauger de leur fiabilité, Corneille Naanga a rétorqué ne voir aucune utilité de s’en remettre aux experts internationaux. « Nous avons, dans notre bâtiment à la Ceni, la présence de 5cinquante-deux experts internationaux qui sont nos conseillers techniques et qui nous assistent sur tout ce que nous faisons. S’il y a d’autres experts qui veulent encore s’ajouter, ils sont tous les bienvenus. », s’est-il confié à la presse, quelques heures après la clôture de la dernière plénière de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco). Le fait que la Céni bénéficie actuellement de l’appui massif en ce qui concerne l’assistance électorale des experts tant nationaux qu’internationaux le dédouane de toute autre expertise supplémentaire, se convainc-t-il. Il nuance cependant : « la Ceni reste ouverte à tout apport et à tout conseil qui viendront des experts ». Rejetant la suggestion des évêques, Corneille Naanga brandit l’indépendance de son institution pour justifier le choix de la machine à voter qui demeure, d’après lui, le bon système. « L’indépendance de la Céni se fait vis-à-vis de toutes les parties prenantes au dialogue de 31 décembre. Nous pensons que la déclaration de la Cénco est positive d’autant qu’elle permet plus au moins de dire que la Céni reste ouverte à toute participation et à toute expertise, qui que ce soit, mais la Céni décidera seule… Ce qui est sûr, la machine à voter sera utilisée », a-t-il insisté. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Corneille Naanga Notification:Non |