Présidentielle 2016 : Philippe Mvouo plaide pour des programmes appropriés dans les médias

« Les médias intègrent le processus électoral, pour le service public à travers l’information juste à donner sur l’identité des candidats en lice et sur les enjeux de la campagne. À cet effet, les médias sont tenus de réserver des programmes appropriés à leur public pour l’audiovisuel et de publier des articles intelligents pour la presse écrite, essentiellement destinés à éclairer les électeurs », a déclaré le président du CSLC, lors de la cérémonie d’échanges de vœux.

Esquissant le schéma de travail des journalistes en période électorale, Philippe Mvouo a demandé aux journalistes de faire montre de professionnalisme, car pour lui, la mission essentielle reste d’« informer les électeurs sur les modalités du vote ». Aussi, a-t-il rappelé le devoir des médias vu la portée politique de ce scrutin. « Transcender en cela vos subjectivismes qui souvent vous déroutent, dénaturent votre profession et secrètent des germes de division, de haine dont la triste conséquence est la violence. Soyez la lumière de la cité. Organisez des tribunes où les débats doivent servir à l’expression pluraliste des courants de pensées et d’opinions. Donnez la parole à tout le monde de toutes les couches sociales. Critiquez les discours politiques des uns et des autres. Faites que la politique ne puisse faire peur à personne, mais qu’elle serve utilement aux hommes et aux sociétés. Le faisant sans arrière-pensée, sans partis pris, dans l’équilibre et l’équité qu’exige votre métier, vous aurez ennobli réellement le journalisme », a-t-il exhorté.

Point de bilan, ni même de projection pour 2016

La présidentielle de 2016, reste pour le président du CSLC « l’ultime essentiel ». « L’année 2016 s’inscrit dans notre pays sur un registre politique bien particulier en ce qu’elle va voir se tenir l’élection présidentielle et subséquemment s’opérer une véritable réorganisation des structures de l’Etat. C’est dire l’importance et l’intérêt de mobiliser notre attention citoyenne sur l’évènement majeur de cette année, l’élection présidentielle. La régulation des médias a commencé. Plus dure et plus ferme sera l’attitude du régulateur face à ces médias qui n’ont pas encore compris qu’il faut se départir d’un journalisme terrorisant », a précisé le président du CSLC. Portant un regard critique sur la prise de position de certains organes de presse écrite sur les questions politiques, il s’est en outre interrogé sur l’identité professionnelle de certains journalistes.

Prélude à cette échéance, le régulateur des médias avait organisé en 2015 une série de rencontres avec les acteurs politiques, toutes tendances confondues, ainsi qu’avec la société civile. Chaque partie prenante a été invitée à revisiter son discours politique, afin de ne pas porter atteinte à la dignité humaine et à la cohésion sociale. Au cours des échanges, il a été rappelé les dispositions légales et réglementaires en matière d’accès aux médias et du temps de parole en période préélectorale, électorale et postélectorale. De même, plusieurs rencontres ont été organisées avec les journalistes donnant lieu à des échanges pédagogiques sur fond de rappel des normes éthiques et déontologiques.