Présidence de l’UDPS : Félix Tshisekedi succède à son défunt père

Samedi 31 Mars 2018 - 15:45

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Proclamé vainqueur après un vote à main levé, le fils du « lider laximo » a obtenu 790 voix contre huit à son challenger Guy Bao, resté en lice après le désistement de deux autres candidats.

Comme il fallait s’y attendre, Félix Tshisekedi a été élu président de l’Union pour le développement et le progrès social (UDPS), au terme du congrès extraordinaire de ce parti tenu du 30 au 31 mars à Kinshasa. C’est aux petites heures, soit à 2h 54 mn, que le verdict est tombé après le comptage des voix. Les congressistes avaient adopté le vote à main levée comme mode de scrutin et n’ont pas mis beaucoup de temps pour plébisciter le fils biologique du « lider laximo », Étienne Tshisekedi, décédé en février 2017 à Bruxelles. L’intéressé s’est tiré avec 790 voix contre 8 seulement à son challenger Guy Bao, le seul resté en lice après le désistement de David Mukeba et Paul Tshilumbu en faveur de Félix Tshisekedi. Au total, 994 délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays ont pris part à ces assises mais seulement 803 ont effectivement participé au vote.

Grâce à ce plébiscite, Félix Tshisekedi devient  le président démocratiquement élu de l’UDPS après le décès d’Étienne Tshisekedi qui en a incarné l’âme et l’esprit en se forgeant le statut d’opposant historique. Dans son mot de circonstance, Félix Tshisekedi a rendu hommage au secrétaire général du parti pour avoir tenu tête haute et dirigé cette formation politique contre vents et marrées pendant la rude période marquée par le décès inopiné de son fondateur. Il a également salué la mémoire de son père qui reste « le symbole de la démocratie en RDC ».

À 55 ans, le nouveau président de l'UDPS entend bien se prévaloir de son patronyme pour briguer la magistrature suprême lors de la prochaine présidentielle. Il a, d'ailleurs, été investi par le congrès en qualité de candidat de l’UDPS à la présidence de la République. Félix Tshisekedi devra batailler ferme pour confirmer le choix porté sur sa personne, en essayant de fédérer toutes les forces politiques de l’opposition en vue de la présentation d’une candidature unique à la présidentielle. Ce qui n’est pas facile, au regard des ambitions qui fusent de partout dont celle de son alter égo, Moïse Katumbi, qui, aujourd’hui, trône à la tête de la plate-forme électorale « Ensemble » pour le changement.

L’autre front qui attend le nouveau président de l’UDPS est celui de la récupération du label « UDPS », parti créé en 1982 et aujourd’hui écartelé entre trois branches dont celle de l’actuel Premier ministre, Bruno Tshibala. Chacune de ces branches se revendiquent d’une certaine légitimité, enclenchant de fait une bataille juridique qui risque de compromettre les chances de ce parti à jouer les premiers rôles dans l'opposition, en prévision des prochains scrutins. Les hostilités ont, d’ailleurs, été déjà déclenchées entre Jean Marc Kabund et Tharcisse Loseke, respectivement secrétaire général de l’UDPS/Limete et président délégué de l'UDPS/Tshibala.

Tous les représentants des partis de l’opposition venus soutenir l’UDPS dans cet exercice démocratique ont reconnu en Félix Tshisekedi les qualités de meneur d’hommes, tout en formulant le vœu de le voir prendre le leadership de l’opposition. Pour la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba, le successeur d’Étienne Tshisekedi devra être un « Josué » qui conduira le peuple à la terre promise, c’est-à-dire le pouvoir. 

 

 

 

 

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi

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