PPRD : Moïse Katumbi éjecté de son poste de président de l'Interfédéral

L’étau semble de plus en plus se resserrer autour de Moïse Katumbi dont les dernières déclarations faites dans la foulée de son retour à Lubumbashi continuent de faire jaser dans l’opinion. La métaphore footballistique des faux penalties dont le troisième emmènerait les supporters à envahir l’aire de jeu a été très mal perçue dans le camp présidentiel où tout serait mis en branle pour l’éjecter du gouvernorat du Katanga. C’est ce que révèlent plusieurs sources concordantes. La machine, argue-t-on, serait déjà mise en marche. Le premier acte de cette stratégie vient de se réaliser avec l’éviction de l’incriminé de son poste de président de l’Interfédéral du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti présidentiel. C’est le député national Louis Thole, un autre cadre de la majorité qui assumera désormais cette fonction.

Les choses sont allées très vite et le nouveau patron de la sécurité intérieure, Évariste Boshab, ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’agit de préserver les intérêts du clan présidentiel aujourd’hui menacés au Katanga. Toujours d’après des sources averties, des responsables de la police et de l’Agence nationale de renseignements du Katanga ont été relevés de leurs fonctions, preuve que la majorité présidentielle n’entend pas laisser échapper la province cuprifère qu’elle veut maintenir dans son giron. Les grandes manœuvres politiques de ces derniers temps organisées dans ce coin du pays qui, en un temps record, voit défiler maintes autorités politico-militaires du pays à commencer par le chef de l’État, laisser supposer que les enjeux sont de taille.

En effet, une réunion de crise à laquelle ont été conviés tous les cadres du PPRD/Katanga a été organisée le 4 janvier sous la présidence d’Évariste Boshab. Ce dernier déblayait ainsi le terrain en prévision d’une autre réunion que Joseph Kabila devrait tenir le lendemain avec les notabilités katangaises autour notamment du découpage territorial, de la possible révision de la Constitution au profit du chef de l’État et de la suite à donner aux propos de Moïse Katumbi. Rien n’a filtré, jusqu’en fin de soirée sur cette audience pour laquelle beaucoup ont parié sur l’absence du président du TP Mazembe qui n’arrête d’évoquer des ennuis de santé, question de se dédouaner des critiques. Il serait même demandeur d’une autorisation de sortie du territoire national pour poursuivre ses soins à l’étranger. Ce que la hiérarchie de son parti est prêt à lui concéder à condition qu’il démissionne du gouvernorat du Katanga.

D’après certaines indiscrétions, Moïse Katumbi assumerait bien ses propos tenus à la place Moïse Tshombe et entend quitter le gouvernorat du Katanga par des voies légales et non à coup à de chantage. Plus les jours passent, plus les relations entre le président du TP Mazembe et la majorité présidentielle se gâtent. Les prochains jours nous en diront davantage sur ce qui a tout l’air d’un bras de fer.