Portraits de la diaspora : Charles Kombo, pour l’amour du style

Samedi 26 Juillet 2014 - 0:15

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Charles Kombo est un tout jeune chef d’entreprise, créateur de la marque Comme des Brazza.  Un business qui n’oublie pas le côté éthique, puisqu’une partie des bénéfices est reversée à l’association Badao du célèbre reporter-photographe Yann Arthus-Bertrand. Cette association s'occupe de l'orphelinat La Maison d'enfants de Nazareth de sœur Marie-Thérèse à Brazzaville. Entretien

Charles Kombo (à gauche) et le rappeur Passi arborant leur vêtements Comme des Brazza (©DR)Comment avez-vous créé Comme des Brazza ?
J’ai créé ma marque en janvier de cette année. Je suis issu d’une famille de musiciens, et avec mes frères nous avions décidé que nous porterions quelque chose qui rappelle nos origines partout où l’on presterait, tout en nous rapprochant du côté sapeur. C’est ainsi que nous avons créé la marque Comme des Brazza en référence à la marque nippone Comme des garçons tant connue à travers le monde de la mode. Le succès a tout de suite été au rendez-vous, et il y a eu une forte demande pour les vêtements que nous portions.

Qui sont vos clients ? Sont-ils exclusivement congolais ?
À mon grand étonnement, il n’y a pas que des Brazzavillois qui achètent nos vêtements. Des Béninois, des Togolais, des Français… un peu tout le monde se retrouve dans notre marque. Tous les non-Congolais adorant la sape, l'élégance, le style, la culture congolaise, être et s'habiller Comme des Brazza(villois) (rires). Nous ne vendons pour l’instant qu’en Europe, mais il y a une forte demande à Brazzaville.

Pourquoi un tel affichage de « congolité » ?
Personnellement j’ai toujours été très attaché au Congo, même si je n’ai jamais eu la chance d’y aller. Nos parents nous ont éduqués de manière à ne jamais oublier d’où l’on venait et d’êtres fiers de notre pays. En tant que jeunes d’ici, nous sommes il est vrai moins dans le côté démonstratif même si nous sommes fiers de montrer nos origines. Le terme Comme des Brazza est un devenu un slogan de notre communauté sur les réseaux sociaux, c’est devenu un terme normal, un signe de ralliement de la nouvelle génération.

Que peut-on vous souhaiter ?
Une longue vie, car cela vient de commencer ! Nous allons lancer de nouveaux produits et de nouveaux slogans. L’aboutissement serait d’avoir une boutique à Brazzaville. Ici l’e-commerce est une chose courante, mais pas encore au pays. À l’automne, je vais lancer une seconde ligne et une nouvelle collection, plus aboutie, moins axée sur Comme des Brazza. Passi, le célèbre rappeur, porte la marque, et nous sommes en train d’élargir nos partenariats avec des personnes connues ainsi que des artistes émergents, comme Lapiosh.

Quels conseils donneriez-vous à d’autres qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
C’est compliqué, parce que pour toute entreprise de prêt-à-porter, il faut avoir du stock, donc des fonds. Pour la promotion, il faut des contacts avec les magazines, les bonnes adresses. Et pour la confection, il faut les couturiers et les usines adéquates. Mais cela vaut le coup, même si c’est par moment compliqué. 

Propos recueillis par Geneviève Nabatelamio

Légendes et crédits photo : 

Photo : Charles Kombo (à gauche) et le rappeur Passi arborant leurs vêtements Comme des Brazza. (© DR)