Qu’est-ce qui a inspiré votre engagement associatif en faveur du Congo ?
Dans les nombreuses conférences internationales sur les thèmes de l’économie résiliente et du développement durable auxquelles j’ai pu participer, j’ai vu que l’on y parlait souvent de l’Afrique et je me suis dit pourquoi ne pas faire quelque chose à ce sujet dans mon pays. Après un an de réflexion et de maturation de mon projet, j’ai dans un premier temps eu l’idée d’accompagner les entreprises dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et de mutualisation des déchets. Puis très rapidement naquit l’idée de contribuer au développement durable au Congo-Brazzaville et d’aider les populations par le biais d’actions de prévention, de formation et d’accompagnement à la gestion des énergies renouvelables en se structurant en association.
Quels projets avez-vous déjà pu initier avec votre jeune association ?
Nous avons organisé en avril dernier en région parisienne un colloque sur l’économie verte pour préparer notre participation à la cinquième édition du forum Green Business qui s’est tenu à Pointe-Noire. Nous voulions encourager l’initiative des autorités congolaises et accompagner les acteurs locaux qui mènent des actions de développement solidaire auprès des populations. À Pointe-Noire, nous avons initié des contacts avec le ministère du Développement durable pour assurer la promotion en Europe du Pronar, un projet national de reboisement, en organisant des forums et des conférences sur ce programme. Nous avons pu également rencontrer des acteurs de la vie associative congolaise pour mettre en place des partenariats dans les domaines « premiers » : l’alimentation, l’agriculture et la production d’énergie. Nous sommes sur deux pistes : la relance, en partenariat avec une ONG locale, d’un projet sur la consanguinité des porcs, soit le croisement entre races pour améliorer les espèces, financé par la Banque africaine de développement mais qui avait été mis en sommeil. L’autre projet est la recréation de la ceinture maraîchère autour de Brazzaville. Nous voulons impulser de petits projets qui peuvent employer les anciens et ouvrir les portes aux jeunes porteurs de projets.
Sur quels autres axes travaillez-vous pour la fin de l’année ?
Nous avons en projet la réalisation d’une étude statistique au Congo, intitulé « Comment va la vie au Congo ? », portant sur onze thèmes touchant la vie des ménages, du logement à l’éducation en passant par l’environnement. Les résultats de cette étude nous permettront de pouvoir dégager des axes de travail et d’offrir à nos partenaires un panel d’information pour consolider leurs projets d’investissement au Congo. Nous l’officialiserons le 9 août au cours d’un dîner de lancement à Paris. En septembre, nous allons monter une exposition pendant le Forum des associations de la ville des Ulis, en région parisienne. Nous comptons travailler avec la mairie des Ulis sur leur agenda 21 en prévision de la vingt et unième Conférence mondiale pour le climat (COP21), présidée par la France et qui se tiendra à Paris fin 2015. Nous occuperons également un stand à la foire aux tomates de Montlhéry, toujours en région parisienne. Nous sommes également en lien avec des agriculteurs et un fonds d’investissement français pour investir au Congo et y incuber des projets. En octobre, nous allons organiser un forum sur le développement durable avec des partenaires et faire un appel aux dons pour soutenir le projet.
Quel conseil ou encouragement donneriez-vous à d’autres Congolais qui voudraient s’investir pour le pays ?
Si vous ne le faites pas, personne ne le fera pour votre pays ! Aujourd’hui, il est possible de monter des projets et d’en être actionnaires, vous aurez ainsi un retour sans avoir à tout attendre des autorités.