Port de Brazzaville : les vendeurs de bois ont trois semaines pour décamperJeudi 12 Février 2015 - 17:45 Le directeur général du port autonome de Brazzaville et ports secondaires (PABPS), Jean Pierre Ndoussa, a attiré l'attention des vendeurs de bois, le 12 Février, lors de la visite des travaux de réhabilitation de ce chantier. Ils ont jusqu’au 7 mars pour évacuer le site. « Le bois tel qu’il est stocké, nous fait courir un grand danger dans la zone. Juste à côté, nous avons la SCLOG (Société congolaise de logistique), des bateaux, des restaurants de fortune. Imaginez-vous qu’un accident survienne et qui commence par là ! Même le pompier ne pourra pas intervenir », a expliqué Jean Pierre Ndoussa. En effet, le stock de bois sur les lieux empêche même la circulation des trains. Cette mesure est appuyée par une note administrative qui circule déjà à cet effet. Il a rappelé aux vendeurs et autres opérateurs sur les lieux que le port n’est pas un marché ni un lieu de transit. Dans trois semaines, tous ceux qui ne se conformeront pas à cette réglementation, seront sonnés d’amende, déguerpis et verront leur marchandise redistribuer à l’INRAP (Institut national de recherche et d’action pédagogique) pour la construction des tables bancs. « Il n y a pas à entretenir de foyer dangereux au niveau du port. Ils doivent déguerpir avant le 7 Mars. Toutes ces personnes achètent du bois au Nord Congo et ont pris l’habitude de le vendre sur place. (…) Je sais que c’est difficile pour certains, ils vivent de ce bois mais on ne peut pas faire autrement », a martelé le directeur général du PABPS. Les vendeurs de bois n’étant pas les seuls occupants de ce port où résident aussi les femmes qui exercent dans la restauration. Ces dernières ne sont pas un danger préoccupant, le temps arrivera où elles seront contraintes de quitter les lieux suite aux travaux de réhabilitation qui s’étendront. Pour l’instant, les responsables du port et toutes les entités inhérentes veulent régler un problème sécuritaire. Actuellement, le port n’est pas doté d’un réseau de sécurité et d’incendie. Le chantier exécuté à 55% S’agissant de la réhabilitation du port, l’entreprise chinoise Sinohydro, initiatrice de la visite, a réalisé près de 55% des travaux sur les cinq quais. Elle planche sur début 2016, la fin des travaux. Sa mission consiste à réfectionner et améliorer l’existant au port de Brazzaville sur un linéaire de 770 mètres pour un montant de 17,6 milliards FCFA avec un délai de 24 mois. Parmi les difficultés de ces travaux, il faut travailler en même temps que le port est en exploitation. Sur les 5 quais il y a trois en phase travaux (Wellman, Lourd et Amont) et deux autres quais (Ceretti et Lourd section sur Palplanche) sont en exploitation sous la direction du port. Des explications du chef de mission de Studi International, Sami Hosni, il resort que le quai Wellman a été réalisé sur une fondation profonde des pieux (72 sur une profondeur de 20 mètres). Les travaux pourront finir en mars. Reste la pose des rails pour les trains, les grues, la fixation des défenses d’accostage. Quant au quai Lourd, avec une partie en cours d’exécution 57 pieux (sur une profondeur de 28 et 20 mètres), il reste les derniers coulages. « Nous avons constaté que le chantier avance très bien et que les délais de livraison sont tenus, (…) la partie infrastructure est pratiquement terminée. Si l’on peut déterminer le pourcentage, nous sommes à 55% de travaux réalisés. Restent le revêtement et le terrassement », a déclaré Jean Pierre Ndoussa. Cependant, l’entreprise n’a reçu que 30% du montant prévu pour la réhabilitation. Elle travaille actuellement sur financement propre. Elle a promis, d’ici à mars, remettre à une autre société, TBC, le quai de la partie nord du port. « Toutes les entreprises avec la baisse du budget de l’État connaissent ce problème de retard de financement. Malgré cela, la société chinoise continue à travailler et avance. Elle a déjà livré le port de Yoro depuis janvier 2014 (…) mais les financements ne sauraient tarder. Les décideurs devraient réagir à la suite de cette visite initiée par la société pour montrer le travail réalisé par elle, malgré le retard de leur payement », a souligné le directeur du PABPS. Rappelons que Sinohydro n’est pas seule à travailler. La société SOCOFRAN qui a suspendu les travaux depuis le 5 mai, faute de payement, a à charge le revêtement de la première gare à passagers. Nancy France Loutoumba |