Pointe-Noire : certains marchés réutilisent les sachets et sacs en plastique

Jeudi 3 Avril 2014 - 15:20

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Si les autorités départementales en charge de commerce venaient à organiser une descente improvisée dans le marché de KM4 de la ville, nombreuses seraient les vendeuses de farine de foufou et des boucheries environnantes surprises la main dans le sac, en train de faire usage des sachets, pourtant interdits

Ce marché est peut-être un exemple qui en cache d’autres. Car il n’est pas le seul à reprendre avec l’usage des sachets, sans être inquiété. Ajouté à cela, des vendeurs de bissap et d’eau glacée qui, puisque les responsables de l’hygiène leur interdisent d'utiliser des bouteilles en plastique usées, reviennent timidement aux sachets. « La vraie question, c’est de savoir par où pénètrent ces sachets puisqu’ils ne sont pas fabriqués ici dans la ville », s’est demandée une maman, en train de faire son marché, un sachet à la main.

Si les autorités départementales affectées au commerce ne sont pas plus vigilantes, la vente des sachets risque de se généraliser, et des grossistes et détaillants de plus en plus des malins, improvisent des appellations pour nommer différemment ces sachets en vue de leur commercialisation. Le sachet devient le temps d'une semaine ou d'un mois « Bor ezanga kombo », « Niaou-Niaou », « Kitambala » ou « Silikoté », des noms inventés pour passer outre la vigilance des autorités. Quant aux bouteilles usées ramassées dans les caniveaux pour être semble-t-il nettoyées en vue de s'en servir pour revendre de l’eau glacée, elles sont redevenues monnaie courante.

Pourtant pendant quelques mois, cette mesure d’interdiction d’importation et de commercialisation des sachets et sacs en plastique en République du Congo avait été bien respectée surtout à Pointe-Noire, mais aujourd’hui c’est le contraire qui se dessine. « La mesure en elle-même est bonne, mais ce que nous déplorons c’est la disparition de certains produits qui sont vendus à la base uniquement en sachets en plastique. Et depuis que cette mesure du gouvernement est entrée en vigueur, nous utilisons les papiers issus de la vente de la farine de blé et du lait en poudre que nous achetons chez certains Ouest-Africains, mais cela ne suffit pas pour vendre toute la journée. Or avant, avec un paquet de sachets de 200 FCFA, on pouvait vendre jusqu’au soir. Maintenant il faut des papiers de 800 FCFA par jour pour bien vendre », s’est plainte une vendeuse de poisson fumé au grand-marché.

Les sachets et sacs en plastique rendent la population malade

Les conséquences néfastes de ces sachets et sacs en plastique sur l’environnement et sur la santé humaine, nécessitent que les autorités départementales en charge du commerce multiplient les campagnes d’explication auprès de la population récidiviste, afin d’écarter définitivement la vente des sachets dans certains marchés. Ces objets ont d’énormes conséquences, car des études ont démontré que la durée de vie varie entre 100 et 300 ans en fonction des conditions. Ils ont des effets nocifs sur la faune et la flore aquatiques, provoquant une modification des écosystèmes. Leur utilisation empêche la lumière, pourtant nécessaire pour la photosynthèse des organismes végétaux, de pénétrer dans l’eau. Ce qui a pour conséquence que le développement des plantes aquatiques en prend un coup, et la vie des animaux herbivores aussi. Il a par ailleurs été prouvé que les sachets et sacs en plastique constituaient un danger pour les grands animaux notamment les tortues, les cétacés et les thons. La population, le plus souvent pour détruire les sachets, procèdent à l’incinération. Or les produits de l’incinération des sachets et sacs en plastique sont du gaz carbonique et de la vapeur d’eau, ceci renforçant l’effet de serre et contribuant au phénomène de réchauffement climatique qui est devenu l’un des problèmes environnementaux majeurs pour lesquels le monde entier se mobilise.

Ces sachets et sacs en plastique, produits à base du pétrole et plusieurs autres composants, constituent une grande menace pour la santé des êtres humains. La fumée produite par l’incinération par exemple contient des dioxines cancérigènes. Utilisés comme récipients, ils contiennent des éléments toxiques pour la santé humaine qui peuvent migrer vers les denrées alimentaires, surtout quand les aliments sont chauds. Ces conséquencessont à expliquer et à livrer aux vendeurs récalcitrants, pour qu’ils sachent qu’en les utilisant même furtivement, ils rendent la population malade.
 

 

 

Faustin Akono