Petites et moyennes entreprises : un fonds de garantie bancaire enfin en gestation

Jeudi 12 Avril 2018 - 18:20

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Le projet accusait un retard à cause de la réalisation d’une étude critique basée sur les expériences du passé. Le gouvernement central par le truchement du ministère des Petites et moyennes entreprises (PME) vient d’annoncer officiellement la réhabilitation du Fonds de garanties bancaires de dix millions de dollars américains en faveur de cette catégorie d’entrepreneurs. Ces dernières années, celle-ci bénéficie d’un regain d’intérêt de l’État congolais, des institutions financières et des partenaires au développement de la RDC.

Il y a quelques mois encore, le projet était en cours d’étude. Le 9 avril, le ministre des PME, Bienvenu Liyota, est passé à l’offensive en présentant au Conseil des ministres le dossier relatif à la réhabilitation du fonds de garantie des crédits des petites et moyennes entreprises congolaises. Pour l’autorité compétente, l’idée était d’abord de tirer les enseignements des expériences passées afin de mettre sur pied un fonds de garantie doté des moyens nécessaires pour répondre aux besoins de financement des PME. Aujourd’hui, une étape importante vient d’être franchie avec la décision de réhabiliter, très prochainement, ce fonds de garantie. Celui-ci prendra la forme d’une mutualisation, a-t-on appris. Selon les informations en notre possession, il sera opérationnalisé par une ligne de financement de dix millions de dollars américains. Il s’agit d’une dotation progressive à valoriser sur le crédit d’investissement de l’Office de promotion des petites et moyennes entreprises (Opec).

Dès lors, des voix s’élèvent déjà pour demander au gouvernement central d’accélérer le processus de décaissement. L’objectif est d’encourager les institutions financières, particulièrement les banques, à accorder des crédits ou prêts à moyen ou long terme, et sans garantie suffisante, à des entreprises réputées petites ou moyennes, selon la législation en vigueur. Bien entendu, les structures concernées doivent avoir souscrit au processus de certification piloté par l’Opec. Il s’agit d’un choix stratégique dicté par la volonté du gouvernement central de promouvoir les PME dont le rôle reste majeur dans la croissance plus inclusive, la diversification de l’économie, l’émergence d’une classe moyenne congolaise et même la lutte contre la pauvreté. La liste des impacts attendus peut s’allonger indéfiniment. En effet, certains analystes y intègrent également la promotion socio-économique de la femme. Certaines banques comme la Raw Bank ont mis sur pied tout un département spécialisé pour les femmes. Ce type d’initiative ne manque pas d’attirer l’attention des bailleurs de fonds qui appuient justement l’idée d’un tel dispositif financier (fonds de garantie) pour accompagner les banques et institutions financières du pays.

Sur le terrain, il y a d’énormes défis à relever avant d’élargir effectivement l’accès au crédit en faveur des PME. Il s’agit d’un secteur qui nécessite un réel accompagnement tant financier que technique. Beaucoup de ces structures fonctionnent de manière informelle et sans un minimum d’organisation administrative rationnelle. Le 9 avril, lors de la réunion du Conseil des ministres qui a évoqué cette question, les membres du gouvernement ont épinglé le manque d’encadrement et d’assistance ainsi que l’inaccessibilité au crédit comme les principaux maux qui rongent le secteur.

Laurent Essolomwa

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