Pauvreté au Congo : un taux en hausse de 4,6% dans les zones rurales

L’évaluation qui est menée par des experts de la Banque mondiale analyse les tendances récentes des aspects monétaires et non monétaires de la pauvreté et de la vulnérabilité économique du pays. Le taux de pauvreté au niveau national est passé de 51% en 2005 à environ 36% en 2015.

En effet, le rapport analytique s’est basé essentiellement sur deux enquêtes nationales de l’Institut national de la statistique de 2005 et 2011 sur les dépenses des ménages, ainsi que des données fournies par la direction générale du plan et du développement et celle de l’économie.

La forte croissance économique observée durant la période de 2002 à 2015 a contribué à l’amélioration du niveau d’éducation et des infrastructures de base, mais n’a pas permis d’éliminer durablement la pauvreté. Au contraire, note le rapport de la BM, elle a permis l’accroissement des inégalités et de la vulnérabilité.

« De nombreux ménages vivent juste au-dessus du seuil de la pauvreté, restent donc vulnérables et pourraient retomber dans la pauvreté en cas de choc négatif », a averti mercredi le représentant résident de la BM au Congo, Djibrilla Issa.

Le document formule néanmoins quelques propositions d’actions prioritaires que le pays pourrait suivre pour parvenir à réduire durablement le phénomène de pauvreté, et espérer atteindre le taux de 3% d’ici 2025.

Il s’agit d’investir dans le capital humain et la formation des jeunes ; de fournir des meilleurs services sociaux de base à la population ; d’accroître la productivité de l’agriculture et la commercialisation des produits agricoles ; de soutenir le développement du secteur privé créateur d’emplois et d’augmenter la fréquence de collecte des données sur la pauvreté.

Dans le cadre du partenariat entre le Congo et la Banque mondiale, il vient d’être lancée du 3 au 6 mai, à Brazzaville, une semaine de partage de connaissances sur les travaux analytiques récemment produits par la Banque mondiale et la poursuite du dialogue Congo/BM sur les questions de politiques économiques.

Organisées sur le thème : « Education, emplois et protection sociale pour une réduction durable de la pauvreté », ces assises réunissent des cadres des ministères concernés, des experts de la Banque mondiale, ainsi que des responsables des projets conjoints Congo/BM.

La lutte contre la pauvreté reste une préoccupation du gouvernement, à en croire la ministre du Plan, de la statistique et de l’intégration régionale, Olga Ghislaine Ebouka- Babackas. Le gouvernement est toujours attaché au partenariat avec la Banque mondiale, qui demeure à ses yeux un partenaire technique et financier « primordial ».