Passeport Cémac : le directeur de l'Émigration répond aux inquiétudes des CongolaisSamedi 17 Mai 2014 - 15:15 Le passeport Cémac suscite beaucoup d'interrogations chez la majorité des Congolais qui veulent bien se le procurer. Qui en a le droit ? Quelles pièces faut-il remplir et quelles sont les conditions pour l'obtenir ? Selon certains demandeurs, notamment ceux en situation d’urgence, les services d’immigration et d’émigration, font preuve de léthargie dans la délivrance du document. Les 15 jours prescrits par le décret N°2013-226 du 7 juin 2013 ne sont pas respectés. Face aux interrogations et accusations émanant des citoyens, le directeur de l’immigration et de l’émigration, Paul Bernard Ondzé, apporte les réponses conséquentes dans un entretien avec Les Dépêches de Brazzaville
Les conditions d’attribution d’un passeport Cémac ordinaire D’après l’article 7 du décret portant institution du passeport Cémac ordinaire, ce document est délivré par le ministère en charge de la police nationale, dans un délai de 15 jours au moins, à tout citoyen congolais. Pour tout citoyen congolais, le passeport Cémac ordinaire est délivré sur production d’un dossier comprenant : un formulaire de demande de passeport dûment rempli, un acte de naissance ; un certificat de nationalité datant de moins d’un an ; un extrait de casier judiciaire datant d’au moins trois mois ; une pièce justificative de profession ; quatre photographies d’identité de face, en couleur, sur fond blanc parfaitement ressemblante et tête nue ; une autorisation parentale, pour les enfants mineurs, signée des deux parents et une pièce d’identité du parent demandeur. Parlant du délai d’obtention du passeport, le directeur de l’immigration a reconnu qu’il est, en principe délivré ans un délai 15 jours au moins après l’enrôlement. Et, si après ce délai, le passeport n’est pas disponible, le demandeur devrait se rendre au centre d’enrôlement muni d’une copie de son récépissé et revenir trois jours après pour être informé sur le motif du retard de production de son passeport. Généralement, ce retard s’explique par l’envoi en quarantaine de certains dossiers, a expliqué ce responsable. Que veut dire la quarantaine ? Selon Paul Bernard Ondzé, la mise en quarantaine consiste à stocker ou isoler les dossiers suspects dans une zone à part pour une analyse minutieuse. Un dossier est qualifié de suspect quand les données de l’état civil associées aux empreintes ne correspondent pas aux données fournies à l’identification civile ou quand ses données correspondent aux empreintes d’une autre personne ou si ces données existent déjà dans le fichier central des passeports. C’est pourquoi la majorité des dossiers des personnes qui disposeraient déjà d'un passeport biométrique sont automatiquement mis en quarantaine. Par ailleurs, quand une mise en quarantaine du dossier est notifiée au demandeur au niveau de son centre d’enrôlement, l'intéressé devrait justifier les incohérences repérées dans son dossier auprès du bureau de production des passeports. « À cette étape, le directeur de l’émigration décide, après examen de la situation, d’un éventuel retrait du dossier de la quarantaine. Si le dossier n’est pas libéré manuellement de la quarantaine après deux semaines, il est automatiquement sous le contrôle d’application d’un Automated Fingerprint Identification Système (AFIS) », explique Paul Bernard Ondzé. Qu’est ce qu’un AFIS Un AFIS, selon le directeur de l'émigration, est un système d’identification automatique par empreintes digitales ou un système informatique permettant de réaliser des identifications : authentification et recherches ouvertes basées sur les empreintes digitales. « Les AFIS servent à enregistrer des empreintes digitales dans la base de données des passeports électroniques CÉMAC, de procéder à leur vérification et de les comparer entre elles pour soit déceler les cas d’imposture individuelle dans la base des données, soit rechercher des doublons », a-t-il signifié. Abordant en outre, le point sur l’importance et le rôle des empreintes en matière de l’identification, le directeur de l’immigration a précisé que les empreintes sont classées parmi les éléments importants au plan de l’identification. C’est pour cette raison qu’elles sont stockées simultanément sous deux formes à savoir : la forme brute qui concerne l’image issue du scanner de signalisation et la forme encodée. « C’est à travers la mise en œuvre de ce système rigoureux de contrôle qu’on s’aperçoit que la mise en quarantaine réduit tout risque de fraude documentaire et permet ainsi de garantir la sécurité du passeport électronique CÉMAC de la République du Congo », a conclu Paul Bernard Ondzé, tout en invitant les citoyens congolais, notamment les demandeurs de passeport, à suivre personnellement leur dossier pour s’informer d’une éventuelle mise en quarantaine afin de mener les démarches recommandées et débloquer leur situation.
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