Ouesso 2015 - Dieudonné Sita : « La fête ne doit pas être l’occasion de piller les ressources »Jeudi 13 Août 2015 - 15:38 En se rendant à Ouesso en cette période de chasse ouverte, certains citoyens croient venue l’occasion de faire leurs provisions de viande de brousse. Le directeur départemental de l’Economie forestière, Dieudonné Sita a interpellé l’opinion sur les risques de telles menaces sur les animaux. Les Dépêches de Brazzaville (LDB): Pensez-vous que tous les projets qui se développent actuellement dans la Sangha se font sans de gros risques pour les couverts forestiers du département ? Dieudonné Sita (D S): Vous savez, en dehors de ces infrastructures, on ne peut s’imaginer exploiter le bois sans porter atteinte aux couverts forestiers. Néanmoins, le principe de gestion ou d’utilisation durable des ressources voudrait qu’on soit respectueux des normes d’exploitation, c’est-à-dire on exploite en veillant à ce qu’on ne détruise pas la forêt. C’est pour cela, nombre de projets exigent une étude d’impact environnemental. Maintenant si l’impact est négatif et qu’il compromet la survie ou la vie des populations, il va de soi que le gouvernement prenne des mesures pour qu’on ne puisse pas vivre des calamités. Il n’y a certes pas de rose sans épines, mais il faut s’entourer de toutes les garanties possibles pour ne pas compromettre dangereusement la ressource. Je crois que le tout se résume dans les rapports d’impacts. LDB : Vous voulez dire que tous ces mécanismes sont mis en œuvre de manière adéquate dans la Sangha ? Et que dire des animaux ? D S : Tout est mis en œuvre sans problème au-delà peut-être d’un impact qu’on peut redouter : celui des actions anthropiques, c’est-à-dire des actions entreprises par l’homme qui ne rentrent pas dans le schéma des projets du gouvernement. Par exemple, quand les routes sont ouvertes, cela emmène aussi tous les maux que l’on peut rencontrer en termes de braconnage. Vous savez bien que notre département héberge de grands mammifères comme l’éléphant. Donc, cela suscite aussi la convoitise des citoyens peu scrupuleux qui peuvent profiter de ces infrastructures pour venir saboter le patrimoine national. LDB : Quel est votre message alors que le département s’apprête à accueillir les festivités du 55e anniversaire de l’indépendance nationale ? D S : Au moment où nous allons célébrer la plus grande fête de notre nation, je pense que c’est l’occasion d’interpeller les populations de Ouesso et du Congo. Que la fête nationale ne soit pas l’occasion pour les ennemis du pays de saboter ou de piller les ressources. J’exhorte donc les Congolaises et les Congolais au sens de la responsabilité. Car si chacun estime que c’est l’occasion de profiter, comme on est à Ouesso, sortir de là avec des valises de viandes de brousse, ce sera regrettable pour une nation comme la nôtre qui se respecte. Seule une consommation de subsistance est autorisée, il n’y a de guerre à mener contre les animaux. Que le mouvement des populations vers Ouesso ne donne pas l’occasion de surarmer des délinquants fauniques. Notre pays incarne le leadership en Afrique en matière de conservation de l’environnement. Nous devons tous contribuer à entretenir cette image. Propos recueillis par Thierry Noungou Légendes et crédits photo :1- Dieudonné Sita, directeur départemental de l'Economie forestière 2- Les produits de chasse très prisés par la population Notification:Non |