Opposition : Samy Badibanga en action de lobbying au Parlement européen

Lundi 24 Février 2014 - 16:30

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Intervenant dans une conférence-débat à Bruxelles, le président du groupe parlementaire UDPS et alliés a dépeint un tableau quasi apocalyptique de son pays tout en prévenant sur les risques d’une parodie d’élections que s’apprêterait à organiser la Céni sous la houlette de l’abbé Malu Malu. 

Le président du groupe parlementaire UDPS et alliés, Samy Badibanga, séjourne depuis quelques temps en Belgique invité par le député socio-démocrate allemand Norbert Neuser. L’occasion était belle pour cet opposant de livrer la perception du groupe parlementaire UDPS et alliés par rapport aux enjeux politiques de l’heure. Animant une conférence-débat sous le thème « RDC, quel avenir ? », l’opposant congolais a dépeint un tableau quasi apocalyptique de son pays où rien, selon lui, ne marche. Salaires impayés, un panier de la ménagère inaccessible, un chômage endémique frôlant les 95% , etc., il n’a nullement ménagé le gouvernement dans ses envolées oratoires au Parlement européen. Tant en externe qu’en interne, le pays est appelé à gérer plusieurs fronts, a-t-il précisé d’emblée. Agressé par ses voisins parmi lesquels le Rwanda dont on connaît les visées expansionnistes vis-à-vis de la RDC, cette dernière fait également face à un front intérieur caractérisé notamment par le manque de légitimité des institutions.

Poursuivant sur la même lancée, le député Samy Badibanga a tiré la sonnette d’alarme en prévenant sur les risques d’une parodie d’élections que s’apprêterait à organiser la Commission électorale nationale indépendante (Cénie) sous la férule de l’abbé Malu Malu. Il a exprimé sa totale désapprobation de la feuille de route électorale présentée par la Céni pour le cycle électoral 2013-2016 avec, en toile de fond, l’élection des députés provinciaux au scrutin indirect. Ceci, a-t-il fait savoir, « n’est ni plus, ni moins qu’un mépris de la Constitution qui dit en son article 197 que les élections provinciales se déroulent au suffrage universel direct ». Samy Badibanga a souligné que la Céni est obligée de s’adapter à la Constitution et non chercher à adapter la Constitution à sa vision. Or malheureusement, c’est ce à quoi l’on assiste avec les décisions cavalières que prend l’abbé Malu Malu qui préparerait, d’après l’orateur, le lit de la fraude électorale. D’où son plaidoyer au niveau de tous les partenaires internationaux de la RDC dont l’Union européenne pour qu’ils soient sensibilisés et qu’ils ne se laissent pas piégés par la Céni dans son obstination à truquer les scrutins.      

Évoquant la question du gouvernement de cohésion nationale, Samy Badibanga a dénoncé la manière peu cavalière dont s’étaient déroulées les concertations nationales au mépris des prescrits de l‘Accord-cadre qui recommandait une réconciliation et une ouverture démocratique et des préalables posés par l’opposition. Cependant, Samy Badibanga qui voit d’un mauvais œil la création de la plate-forme « Opposition républicaine » sous la houlette de Léon Kengo wa Dondo pense qu’une telle initiative ne procède que de la volonté de ses membres d’entrer dans le gouvernement de cohésion nationale en gestation. Ceci, pour lui, constitue un signe supplémentaire qui confirme le fait que « les prétendues concertations n’étaient finalement que des arrangements pour permettre à certains assoiffés du pouvoir de revenir aux affaires ».

Enfonçant le clou, il a décrié l’amnistie récemment votée au Parlement qu’il considère comme discriminatoire parce que ne concernant qu’une infime catégorie des personnes et laissant de côté des opposants tels que Diomi Ndongala, le pasteur Kuthino, etc.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Samy Badibanga