Opérations de maintien de la paix : formation d'officiers militaires et policiers francophones à ParisMardi 28 Février 2017 - 17:04 Placé sous l’égide de l’ONU et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et co-organisé avec le Quai d’Orsay, l’état-major a abrité le stage de « formation des formateurs » des Nations unies (6 au 17 février) en présence de plusieurs pays contributeurs en troupes aux Opérations de maintien de la paix (OMP) de l’espace francophone. Trente-cinq officiers militaires et policiers francophones de 21 pays d’Afrique, d’Asie et d’Europe ont pris part à ce stage de formation destiné à des futurs formateurs. Il aura permis à ces derniers d’acquérir des fondamentaux sur les OMP, sur des sujets opérationnels, d’éthique et de déontologie, certains aspects culturels, la protection des populations fragiles. L’accent était mis sur le respect du Droit international humanitaire (DIH) et des règles de comportement en opération. Ce stage était placé dans la continuité de la conférence de Paris sur le maintien de la paix en environnement francophone organisée les 26 et 27 octobre 2016. Il aura aussi été l’occasion de brasser des connaissances et des liens divers en vue de garantir une certaine unicité de formation aux contingents d’origines diverses et de faciliter l’engagement des pays dans les opérations. Ce à quoi vise le nouveau secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et le nouveau directeur du département des OMP à l'Onu Jean-Pierre Lacroix dont Paris garde la main : 100 000 hommes en uniforme déployés sur les 16 OMP en cours). Ce qui est plutôt bénéfique pour des pays comme le Mali ou la Centrafrique, en matière de pré-déploiement des troupes de l’ONU, en phase avec les conclusions de la Conférence de Paris sur le maintien de la paix en environnement francophone. Le rôle central de la France dans les OMP Il s’est illustré dans la réunion ministérielle sur le maintien de la paix en environnement francophone des 26 et 27 octobre 2016 à laquelle avaient pris part deux ministres français: Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères) et Jean-Yves Le Drian (Défense), en présence d'une soixantaine de pays et organisations internationales comptant parmi les principaux contributeurs aux OMP dans l’espace commun. On a appris que 7 des 16 opérations déployées le sont dans des pays où le français est couramment utilisé ; la France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies ; 5ème contributeur au budget du maintien de la paix ; 2ème contributeur en troupes parmi les membres du Conseil de sécurité avec près de 900 soldats ; grand soutien du renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ; grande capacité au développement des capacités francophones des contingents civils et militaires des opérations et force d’appui aux Casques bleus par le biais des opérations Barkhane et Sangaris ; 1er contributeur de l’OIF. La direction des OMP de l’ONU est gérée depuis longtemps par la France. Jean-Pierre Lacroix vient de succéder à son compatriote Hervé Ladsous à ce poste, l’un des plus convoités dont le budget s’élève à 8 milliards de dollars. On parle de « pépite » conservée par Paris depuis 20 ans. Certains dirigeants ont rêvé de voir le nouveau secrétaire général de l’ONU mettre un terme à cette tradition. Il en est rien. La Chine, par exemple, a fait pression pour avoir ce poste, sans succès. Le maintien de la France à la tête du département des OMP montre qu’elle reste l’un des acteurs majeurs du maintien de la paix. Certains diplomates disent que plutôt « le principe de réalité qui a primé ». Antonio Guterres prône la réforme des OMP veut faire évoluer l’ONU Dans son discours d’investiture, le nouveau secrétaire général l’ONU s’était montré déterminé dans sa volonté de faire bouger diplomatiquement les lignes de front et de faire évoluer l’institution, mise à mal ces derniers mois et qu’il souhaite rendre « agile et efficace » : « l’ONU doit se préparer à changer […] Il est temps pour l’ONU de reconnaître ses insuffisances et de réformer la manière dont elle fonctionne », particulièrement dans les domaines de maintien de la paix, plaidant pour « davantage de médiation, d’arbitrage et de diplomatie préventive », de l’aide au développement interne et de sa propre gestion. Antonio Guterres vient de mettre en place une revue stratégique du pilier paix et sécurité qui rendra des recommandations en juin prochain pouvant aboutir à des transformations en profondeur de l’ONU, dont une possible fusion des affaires politiques et du maintien de la paix. Est-ce peut-être la raison de la nomination de Jean-Pierre Lacroix promu juste pour un an peut-être « pour faire le sale boulot » qui devrait reconfigurer l’Onu. Ce stage des formateurs illustre donc la volonté d' Antonio Guterres de moderniser l’ONU, de lui apporter une nouvelle dynamique et « créer des ponts et des mécanismes de dialogue ». Noël Ndong Légendes et crédits photo :N.B: Pas de légende particulière: tout y est Notification:Non |