Nouvelle République, nouveaux défis

Lundi 14 Août 2017 - 22:15

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Référendum constitutionnel, élection présidentielle, scrutins législatifs et locaux, puis très prochainement l’élection des sénateurs, la mise en place des conseils municipaux et communaux. Autant de rendez-vous tenus dans un contexte économique difficile.

Si on devait trouver un substantif pour désigner la République issue du référendum du 25 octobre 2015, ce serait Rupture. Le mot avait été lâché par le chef de l’Etat lui-même au moment d’inaugurer justement cette nouvelle République lors de sa prestation de serment, le 16 avril 2016. Le Congo sortait d’une rude épreuve de feu, pourrait-on dire, au regard des frayeurs accumulées sur le chemin de l’accomplissement des changements intervenus les deux dernières années.

Que nous a fait voir la nouvelle République ? Toutes les couleurs si on en apprécie quelques-unes.

Commençons par la crise économique et financière consécutive à la chute des cours des matières premières, en particulier le pétrole pour ce qui nous concerne. Inutile de rappeler que l’or noir est la principale source de revenu du Congo, et peut-être aussi la principale source de nos problèmes. Il est convoité de l’intérieur et de l’extérieur pour sa capacité à nourrir les bouches, à asphalter les routes, à élever les murs, à décupler des appétits gloutons, aiguiser les suspicions, mutualiser les mauvais regards.

Le pétrole est réellement un cauchemar pour des Etats qui en dépendent de façon systématique. D’où pour le cas du Congo, des préconisations sur la diversification de l’économie. On reprend, en effet, à parler de bois, d’agriculture, d’élevage, de culture, de tourisme, de pêche, du numérique, de transport, de formation etc., en un mot, de la place que ces secteurs devraient occuper dans le développement de l’économie nationale. Or même si ce concept suppose la mise en branle des intelligences dans tous les secteurs de la vie nationale de façon à en tirer le meilleur bénéfice à court, moyen et long termes, diversifier l’économie consiste aussi, dans une certaine mesure, à trouver des investisseurs sérieux, qui doivent s’appuyer sur un environnement national assaini, et sur des partenariats intérieurs mieux structurés. Ce qui ne semble pas encore être totalement le cas chez nous.

La crise en cours a, en effet, montré au grand jour les faiblesses organisationnelles qui minent en gros notre administration publique. Et la valse de changements à la tête des grands corps de cette administration publique ne semble pas apporter ce qu’on appelle des solutions idoines. Au contraire, à tous les niveaux, on voit des hommes et des femmes en responsabilités se contenter du seul engagement de soigner leur image pour de longs colloques avec les médias, accompagnant tout ceci de grands discours. A chaque fois, on applaudit longuement, on se passe de grandes accolades : mission accomplie pour tout dire.

Ne devrait-on pas, dans cette période difficile de crise, montrer à ceux qui sont prêts à nous asséner le coup de grâce, qui nous acculent matin, midi, soir, pour des questions de dette, que nous sommes en capacité de mieux nous organiser ? Ne devrait-on pas nous fixer des objectifs clairs sur nos besoins et les moyens de les réaliser ?

Les défis qui jalonnent le parcours de la nouvelle République vers de meilleures perspectives sont énormes. Ils passent par la mise en train de profondes réformes qui nécessiteront des sacrifices, mais elles seraient mal venues si elles ne préservent pas la quiétude sociale. Elles ne tiendront pas la route si elles ne s’accompagnent chaque fois d’une systématisation de l’évaluation pour répondre à la formule en vogue, qui semble d’ailleurs prendre de l’eau : la « gestion axée sur les résultats ».

Gankama N'Siah

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