Nord-Kivu : les Fardc délogent le M23 de Bunagana

Décidément, la rébellion du M23 n’est plus que l’ombre d’elle-même. C’est le moins qu’on puisse dire au regard des derniers développements qui attestent son affaiblissement en tant que force militaire. La prise de sa base militaire de Rumangabo par les Fardc était déjà perçue comme un signe avant-coureur de cette déconfiture qui se matérialise aujourd’hui. Alors qu’ils tentaient de sauver ce qui pouvait l’être encore dans ce site stratégique d’où ils peaufinaient leurs plans militaires, les rebelles du M23 ont subi à nouveau les bombardements des Fardc décidées d’en finir une fois pour toutes. Le 30 octobre déjà, il ne restait plus rien de cette base militaire désertée par ses occupants en dehors des dizaines de caisses remplies de munitions, des cartouches de mitrailleuses ou encore des roquettes venues de Russie. Un vrai butin de guerre. Quant aux cadres politiques et militaires du M23, ils se sont retirés sur les montagnes de Runyonyi et Chanzu pendant que d’autres ont carrément gagné l’Ouganda.  

Les Fardc sont revenues à la charge le 30 octobre en pilonnant cette fois-ci les ultimes positions rebelles dont la cité de Bunagana (considérée comme le fief politique de la rébellion) conquise depuis mercredi. Information confirmée dans la soirée par plusieurs sources concordantes. Les rebelles ont tenté de faire de la résistance mais sans tenir face à la puissance de feu des Fardc appuyées par les éléments de la brigade spéciale d’intervention de la Monusco. Plusieurs sources allèguent qu’à l’arrivée des Fardc, les rebelles ont détalé en abandonnant armes et munitions dans la cité. C’est donc sans grande résistance que les Fardc auraient conquis cette cité encore à la solde des rebelles. Pour les habitants de Bunagana, cette conquête est une libération au vu des exactions et autres abus que la rébellion leur faisait subir sous son régime.  

Et pour conserver leurs positions, les Fardc ont déployé partout des blindés pour sécuriser toutes les localités conquises et prévenir tout renfort militaire éventuel dont pourrait bénéficier le M23 de la part du Rwanda. D’autant plus que plusieurs rumeurs laissent entendre que l’armée rwandaise aurait déployé cinq compagnies à Bukima et Mbuzi en vue de tenter de déloger les Fardc de la stratégique base militaire de Rumangabo. Les Fardc désormais requinquées ne l’entendent pas de cette oreille et se disent même prêtes à engager une guerre ouverte avec l’armée rwandaise si jamais cette dernière entrait en jeu.